Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Numérique à l’Ecole : « tirer les belles leçons »
Aujourd’hui s’ouvrent les états généraux du numérique des académies de Nice Aix-Marseille. Pour le recteur Laganier, il s’agit de « partager les retours d’expériences » durant le confinement
Dresser le bilan du confinement et de la crise sanitaire qui ont secoué notre système éducatif afin de « tirer les belles leçons pour l’avenir ». Telle est la feuille de route de Richard Laganier, recteur de l’académie de Nice qui organise, en lien avec le recteur de la région académique Sud-Paca, Bernard Beignier, les états généraux du numérique qui s’ouvrent aujourd’hui. Au programme quatre jours d’ateliers, de rencontres, d’échanges qui s’achèveront, vendredi, au lycée Jean-Moulin à Draguignan (Var) par un bilan régional et des propositions sur la place du numérique à l’École et dans la société.
S’agit-il d’une initiative locale ?
Toutes les académies de France sont mobilisées dans ce processus qui a démarré le juin, par une enquête et un questionnaire nationaux. L’idée est de lister les problématiques, de partager les retours d’expériences durant le confinement pour faire évoluer la place du numérique. Cela en faisant le point sur ce qui a marché, comme sur ce qui n’a pas fonctionné, sans cacher la poussière sous le tapis ! Les académies ont jusqu’au octobre pour mener leurs états généraux territorialisés. Et les réflexions, propositions émises nourriront, à leur tour, les états généraux nationaux du numérique qui se tiendront les et novembre à Poitiers, sous la présidence du ministre JeanMichel Blanquer.
Vaste sujet, le numérique. De quoi aller vous débattre précisément ?
Cinq grandes thématiques ont été définies. La re : l’accès pour tous au
Aujourd’hui, lundi, s’ouvrent les états généraux du numérique sur la région PACA. Ils seront animés par le recteur de l’académie de Nice, Richard Laganier (à droite) et le recteur régional d’AixMarseille, Bernard Beignier, photographiés ici avant la crise de la Covid-.
numérique, en clair la fracture numérique avec les zones blanches sans Internet, les familles sans tablette ni ordinateur et comment y remédier. e grande thématique, le numérique dans les apprentissages et les pratiques pédagogiques. e Travailler ensemble, autrement avec le numérique, ce qui recouvre notamment le télétravail. Les deux derniers thèmes sont plus généralistes, axés sur le numérique et le développement durable, la gestion des crises.
Qui participent à vos états généraux ?
Les élèves, les parents, les enseignants, les agents, les personnels d’encadrement, de direction : c’est toute la communauté éducative qui est impliquée au travers de l’enquête nationale et du questionnaire ouverts à tous. Parallèlement depuis la rentrée, chaque établissement a travaillé sur son propre retour d’expériences en faisant le point sur les initiatives menées durant le confinement. Nous avons reçu une soixantaine de supports vidéos détaillant les projets mis en place. À tout cela, s’ajoutent des temps de rencontres, d’échanges, de travaux en ateliers centrés sur le er et
nd degré afin de cerner les
problématiques et les bonnes pratiques dans le numérique.
Vendredi, c’est le point d’orgue des états généraux ?
(DR)
Ce sera l’étape cruciale, celle des conclusions et propositions. Trois tables rondes seront organisées : l’une sur le numérique et les pratiques pédagogiques, la deuxième sur l’accès pour tous au numérique, la dernière sur les enjeux du XXIe siècle. Chaque table ronde sera animée par trois à quatre enseignants-chercheurs dans le numérique, qui dresseront le bilan des travaux menés en atelier, tout en présentant leur point de vue d’expert.
C’est une sacrée organisation...
En termes de mobilisation, c’est en effet une première. On part du terrain, des établissements scolaires, pour déboucher sur des états généraux associant les partenaires de l’école. Y compris les collectivités territoriales.
Durant le confinement, notre système scolaire a été mis sous tension et a dû s’adapter. C’est cela que l’on examine et analyse afin de tirer le meilleur et le mettre à profit pour le futur.
Par exemple ?
Proposer aux Inspé (Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation) des formations sur le numérique pour les futurs enseignants. La crise sanitaire a été un formidable accélérateur pour les pratiques sur le numérique. On s’est aperçu que des élèves, maîtrisant à la perfection les réseaux sociaux, ne savaient pas enregistrer des fichiers sur leur ordinateur. Comme on s’est rendu compte de l’importance du présentiel, de l’enseignant face à ses élèves pour travailler autrement en classe, à partir de cours en ligne. C’est la pédagogie inversée.
Ces états généraux déboucheront-ils sur des mesures concrètes ?
Ce n’est pas qu’une mobilisation intellectuelle ! Dans le plan de relance du gouvernement, M€ sont prévus pour « l’inclusion du numérique ». C’est dire qu’une partie de ces M€ peut être mobilisée à l’issue de ces états généraux. Les collectivités territoriales peuvent par exemple monter leurs projets pour déployer leurs espaces numériques de travail, les ENT comme on les appelle. Alors, oui, les états généraux peuvent donner lieu à des mesures très concrètes sur les nouvelles pédagogies, le télétravail, le bien-être, la santé au travail et à l’École...