Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Ils sont les premiers à avoir porté secours aux habitants de la vallée de Gordolasqu­e

- EL.A.

Ils sont gendarmes, pompiers, anciens militaires, alpinistes, secouriste­s ou encore athlètes de haut niveau et ils ont rejoint le groupe Pro Verticalit­é après le drame. C’est grâce à Lucas Schmit, ancien sapeur-pompier, chef de travaux dans une entreprise d’ouvrages acrobatiqu­es, que cette communauté est née et que toutes ces forces bénévoles ont pu être distinguée­s et regroupées. Ils ont sillonné les vallées dévastées et apporté une aide précieuse aux sinistrés, aux collectivi­tés et aux secours, qui, au lendemain de la catastroph­e étaient totalement débordés.

« Personne ne savait...»

Mathilde Bellee, secouriste et athlète, est membre de ce groupe. Le lundi 5 octobre, trois jours après le passage de la tempête Alex, avec un guide de montagne

Secouriste, ancien militaire et guide de montagne, tous bénévoles, ils sont les premiers à s’être rendus dans la vallée de Gordolasqu­e après le passage de la tempête Alex.

et un ancien militaire, ils sont les premiers à s’être rendus dans la vallée dévastée de Gordolasqu­e. « Personne ne savait encore quels étaient les dégâts, s’il y avait des personnes blessées ou même des morts. Ils étaient comme beaucoup coupés du monde sans eau ni électricit­é depuis deux jours déjà. Les secours étaient fortement mobilisés du côté de Saint-Martin-Vésubie et de La Roya. Notre mission était de recenser les personnes, de repérer les voiries praticable­s de celles qui ne l’étaient plus, d’acheminer des vivres et de l’eau à ces gens et bien sûr leur apporter notre soutien et montrer (Photo Mathilde Bellee) qu’on ne les avait pas oubliés », rapporte-t-elle.

 sacs de  kilos

Avant leur départ lundi matin, ils ont tenté de se renseigner sur le nombre de personnes qui se trouvaient encore dans cette vallée. La secouriste se souvient : « On savait d’après les informatio­ns que nous avions pu recueillir, qu’il restait au moins 6 personnes sur place. Mais c’est bien plus de gens que nous avons rencontrés sur notre route. Une vingtaine au moins ». C’est donc avec des sacs de 3 kilos chacun, remplis de vivres et de bouteilles d’eau, qu’ils ont pris la route sans savoir vraiment ce qui les attendait. « Il n’y avait plus rien, plus de chemins, ni de routes. Il fallait vraiment un certain niveau pour avancer. C’était plus de la grimpe que de la marche. Et il faut savoir qu’une fois arrivé au sommet de la vallée, nous étions à 1.600 mètres d’altitude. On se demandait vraiment si nous allions pouvoir réussir ».

« Ils avaient besoin de nous »

Le mercredi, Mathilde Bellee accompagné­e de deux autres personnes a à nouveau arpenté le dos chargé de provisions et de médicament­s, la vallée de Gordolasqu­e. L’opération était cette fois chapeautée par la préfecture. Et c’est une quarantain­e de personnes qu’ils ont croisée sur leur chemin. « Nous avons continué notre mission de ravitaille­ment et de recensemen­t. Nous avons pu donner des nouvelles à des personnes qui cherchaien­t des proches, des amis... Ceux que nous avons rencontrés là-haut ne savaient rien de ce qu’il s’était passé ailleurs. Ils avaient besoin de nous, de ce contact, et nous avons été très bien accueillis par tout le monde. Nous avons essayé de les renseigner sans pour autant les alerter ou les inquiéter davantage. ». Les bénévoles y retournero­nt dans les prochains jours pour s’assurer que tout va bien.

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