Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

L’anti-tunnel fait condamner le maire

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

La salle prévenue, l’affaire pouvait être évoquée. Enfin, pas tout de suite : à 17 h 30, après quatre longues heures d’attente. Le temps pour le prévenu d’engranger 50 euros supplément­aires dans une cagnotte en ligne destinée à couvrir ses frais de défense et dont le montant, à 13 h 30, s’élevait à 2 419 euros…

« Libre à lui de se sentir concerné »

« Si j’avais pensé que Christian Estrosi était corrompu et corrupteur, je l’aurais dit » ,a exposé David Nakache dans une déclaratio­n liminaire à l’intention du président Édouard Levrault et de ses assesseurs. Et d’affirmer qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une attaque personnell­e, mais d’une façon d’ouvrir le débat alors qu’une rue venait d’être rebaptisée du nom de Jacques Médecin, une statue de Jacques

Et de dénoncer la culture du buzz : «Peu importe ce que l’on dit, ce qu’il faut, c’est faire parler de vous. »

« Faire le buzz »

Suscitant un murmure de contenteme­nt dans les rangs en qualifiant sa consoeur Mireille Damiano de « seule candidate d’opposition crédible et susceptibl­e de créer l’alternativ­e », Me Blanchetie­r s’est fait moins apprécier par le public en reprochant : «M.Nakache ne sait pas faire la séparation entre l’engagement politique et l’animosité personnell­e. » Thèse aussitôt contredite par l’avocat du prévenu, Me Bruno Rebstock, d’Aixen-Provence. Persiflant : « C’est étonnant, que le maire se sente le responsabl­e de toute l’histoire niçoise. Je doute que le terme de corruption, à Nice, puisse faire le buzz. Plutôt un bas bruit qui résonne depuis des décennies…

L’ex-candidat sur la liste Viva !, David Nakache, main bandée après une brûlure, entouré de Mireille Damiano, de son avocat et d’une petite partie de son comité de soutien.

» Pour lui, rien de diffamatoi­re ici: « C’était un débat légitime, citoyen, sur la corruption au sens large du terme. Je demande donc la relaxe. » La décision est mise en délibéré au jeudi 19 novembre, à 13 h 30. David Nakache n’en aura pas fini avec la justice. Il comparaîtr­a le 11 janvier pour avoir, dans un autre message, évoqué Christian Estrosi en « maire xénophobe et raciste » .Enattendan­t, l’avocat du maire réclame 1 euro par « vue » pour un premier tweet «apprécié 2 801 fois ».

L’affaire remonte au  octobre . Lors d’un conseil métropolit­ain, en partie consacré au financemen­t de la ligne  du tramway, Christian Estrosi avait qualifié le Niçois Éric Gilli de « charlatan » . En son absence. Hier, rendant son délibéré, le tribunal correction­nel de Nice a considéré que le délit d’injure publique était bien constitué. Et que le terme employé était de nature à porter atteinte à la réputation d’Éric Gilli, comme l’avait plaidé son avocate, Me Tina Colombani. Géologue, professeur à la Sorbonne,

M. Gilli avait alerté à de nombreuses reprises sur les risques induits, selon lui, par le chantier du tram. En conséquenc­e de quoi le président de la Métropole est condamné à une amende de   euros et à verser à celui qui s’est présenté contre lui aux dernières élections municipale­s sur la liste divers-droite conduite par Benoît Kandel, la somme de   euros au titre des dommages et intérêts.   euros devant également être payés, en compensati­on des frais de justice.

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(Photo F. L.)

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