Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
L’anti-tunnel fait condamner le maire
La salle prévenue, l’affaire pouvait être évoquée. Enfin, pas tout de suite : à 17 h 30, après quatre longues heures d’attente. Le temps pour le prévenu d’engranger 50 euros supplémentaires dans une cagnotte en ligne destinée à couvrir ses frais de défense et dont le montant, à 13 h 30, s’élevait à 2 419 euros…
« Libre à lui de se sentir concerné »
« Si j’avais pensé que Christian Estrosi était corrompu et corrupteur, je l’aurais dit » ,a exposé David Nakache dans une déclaration liminaire à l’intention du président Édouard Levrault et de ses assesseurs. Et d’affirmer qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une attaque personnelle, mais d’une façon d’ouvrir le débat alors qu’une rue venait d’être rebaptisée du nom de Jacques Médecin, une statue de Jacques
Et de dénoncer la culture du buzz : «Peu importe ce que l’on dit, ce qu’il faut, c’est faire parler de vous. »
« Faire le buzz »
Suscitant un murmure de contentement dans les rangs en qualifiant sa consoeur Mireille Damiano de « seule candidate d’opposition crédible et susceptible de créer l’alternative », Me Blanchetier s’est fait moins apprécier par le public en reprochant : «M.Nakache ne sait pas faire la séparation entre l’engagement politique et l’animosité personnelle. » Thèse aussitôt contredite par l’avocat du prévenu, Me Bruno Rebstock, d’Aixen-Provence. Persiflant : « C’est étonnant, que le maire se sente le responsable de toute l’histoire niçoise. Je doute que le terme de corruption, à Nice, puisse faire le buzz. Plutôt un bas bruit qui résonne depuis des décennies…
L’ex-candidat sur la liste Viva !, David Nakache, main bandée après une brûlure, entouré de Mireille Damiano, de son avocat et d’une petite partie de son comité de soutien.
» Pour lui, rien de diffamatoire ici: « C’était un débat légitime, citoyen, sur la corruption au sens large du terme. Je demande donc la relaxe. » La décision est mise en délibéré au jeudi 19 novembre, à 13 h 30. David Nakache n’en aura pas fini avec la justice. Il comparaîtra le 11 janvier pour avoir, dans un autre message, évoqué Christian Estrosi en « maire xénophobe et raciste » .Enattendant, l’avocat du maire réclame 1 euro par « vue » pour un premier tweet «apprécié 2 801 fois ».
L’affaire remonte au octobre . Lors d’un conseil métropolitain, en partie consacré au financement de la ligne du tramway, Christian Estrosi avait qualifié le Niçois Éric Gilli de « charlatan » . En son absence. Hier, rendant son délibéré, le tribunal correctionnel de Nice a considéré que le délit d’injure publique était bien constitué. Et que le terme employé était de nature à porter atteinte à la réputation d’Éric Gilli, comme l’avait plaidé son avocate, Me Tina Colombani. Géologue, professeur à la Sorbonne,
M. Gilli avait alerté à de nombreuses reprises sur les risques induits, selon lui, par le chantier du tram. En conséquence de quoi le président de la Métropole est condamné à une amende de euros et à verser à celui qui s’est présenté contre lui aux dernières élections municipales sur la liste divers-droite conduite par Benoît Kandel, la somme de euros au titre des dommages et intérêts. euros devant également être payés, en compensation des frais de justice.