Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Valérie Lemercier « Céline est un livre ouvert »
Pour incarner la star de la chanson, l’actrice s’est littéralement transformée. Et derrière Aline, c’est la vie de Céline Dion que l’on découvre : sa fulgurante ascension, sa famille XXL et René, l’amour de sa vie.
Sanglée dans une jupe noire évasée, Valérie Lemercier déboule, longue liane, dans le salon de l’hôtel Westminster, à Nice, où rendez-vous est pris. Ravie de l’accueil réservé il y a quelques jours lors des avant-premières, notamment au Pathé Gare du Sud à Nice et à La Valette-duVar, à ce qui est l’un des événements cinéma les plus attendus de la fin d’année : la sortie d’Aline, le 11 novembre, une fiction librement inspirée de la vie de Céline Dion. Bien que Valérie Lemercier nous ait habitués à de géniales transformations, notamment dans Palais Royal ! où elle incarnait une princesse Diana parodique, son interprétation de Céline Dion est stupéfiante. Film-hommage dépourvu de tout esprit de moquerie, Aline est une success et une love story émouvante en diable.
Pourquoi avoir jeté votre dévolu sur Céline Dion ?
Je l’apprécie depuis l’album qu’elle avait fait en avec Goldman, D’eux .Etilyaquatre ans, j’ai vu ses premiers pas sans René, ça m’a beaucoup touchée.
Le jour de la sortie de MarieFrancine, j’ai répondu à Nagui qui me demandait ce que j’allais faire ensuite : “Un film sur Céline Dion !” Ça a suscité un enthousiasme incroyable. J’en ai alors parlé à mon producteur, qui a immédiatement adhéré.
Et à la principale intéressée ?
Je n’ai pas voulu lui en parler avant de l’avoir écrit, puisque j’ignorais ce que j’allais faire. Son entourage a lu le scénario, elle n’a pas souhaité le lire. C’est un scénario qu’on a écrit après avoir lu des tonnes de livres, vu des milliers d’heures d’émission. Céline a tellement ouvert son coeur à tous, elle est comme un livre ouvert.
C’est ce qui vous émeut chez elle ?
cela capital pour comprendre pourquoi cet homme ne voulait pas d’enfants : sa jeunesse difficile. Ce qui est fou, ce n’est pas d’avoir quatorze enfants, puisqu’au Québec c’était monnaie courante, ce qui est fou, c’est d’en avoir quatorze quand on n’en veut pas.
Et surtout pas de la quatorzième, Céline ?
Cette fois c’était surtout la mère qui n’en voulait plus, elle avait envie de sortir de sa cuisine, de voir le monde. Grâce à la chanson qu’elle a écrite pour sa fille, sur sa table de cuisine justement, elle a pu accéder à cela. Elles savaient toutes les deux que Céline aurait pu ne pas naître. Cet amour fusionnel a été le terreau.
Vous avez vous-même grandi dans une famille nombreuse ?
Exactement, dans un milieu rural. Mes grands-parents et mes parents étaient agriculteurs. On jouait tous de la musique ! On disait que j’étais une petite fille pas jolie, c’est pour cela que les reproches qui ont pu être faits à Céline sur son physique, ça m’a parlé. Et même si c’est à petite échelle, j’ai passé trente ans sur scène, en tournée, devant des miroirs. Je sais ce que c’est que de passer plus de temps avec son maquilleur qu’avec ses proches, c’est spécial.
Chabat crédible en chien dans Didier, et des effets spéciaux très sophistiqués, ce pari fou a pu devenir réalité !
Le casting est à % québecois, leur accent a-t-il compliqué les choses ?