Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Coronavirus : quand la Chine prend une décision radicale
Après la découverte de six cas de Covid-19 dans la métropole de Qingdao, Pékin décide de tester les 9 millions d’habitants qui y vivent sous cinq jours
Avec des hôpitaux au bord de la saturation, l’Angleterre a haussé d’un cran, hier, ses mesures anti-Covid, au moment où en Chine les autorités lançaient une campagne massive de dépistage dans une importante ville portuaire. Face à la résurgence inquiétante de la pandémie, en particulier dans le Nord-Ouest, le gouvernement britannique a décidé notamment de fermer les pubs à Liverpool et de réactiver trois hôpitaux de campagne mis en place au printemps et depuis mis en pause.
Nouvelle signalétique en Grande-Bretagne
En Grande-Bretagne, le Premier ministre Boris Johnson a présenté un nouveau système d’alerte à trois niveaux, « moyen », « élevé » et « très élevé », censé simplifier à partir de demain le patchwork actuel de restrictions pour l’Angleterre. Les autres nations du Royaume-Uni sont compétentes pour appliquer leur propre dispositif. « Je sais combien c’est difficile mais nous ne pouvons pas laisser tomber le service national de santé quand des vies sont en jeu », a plaidé le Premier ministre conservateur. « Ce n’est pas comme cela que nous voulons vivre, mais c’est le chemin étroit que nous devons tracer entre les dégâts socio-économiques d’un confinement complet et le coût économique d’une épidémie hors de contrôle », a-t-il justifié. Le nombre de personnes hospitalisées avec le Covid-19 en Angleterre est désormais supérieur à ce qu’il était lorsque le confinement a été décrété fin mars. Dans les régions les plus touchées, dans le Nord-Ouest, les services hospitaliers qui ne sont pas directement chargés de l’épidémie commencent à voir leur fonctionnement affecté.
En Chine, où la pandémie avait largement reflué après y être née à la fin de l’an dernier, la découverte de six cas dans la ville de Qingdao (Est) a poussé les autorités à décréter une campagne massive de dépistage. Les neuf millions d’habitants de la métropole seront soumis à ces tests dans les cinq jours. Selon les autorités sanitaires locales, toutes les personnes contaminées semblent avoir un lien avec un hôpital de la ville qui traite des patients du Covid-19. Mais le foyer d’infection n’est pour le moment pas connu.
En Malaisie, de nouvelles restrictions importantes ont été annoncées hier. Elles seront appliquées à partir de demain dans la capitale Kuala Lumpur, l’Etat de Selangor voisin et la capitale administrative Putrajaya, ainsi que dans l’ensemble de l’Etat de Sabah, sur l’île de Bornéo. Les écoles et les lieux de culte seront fermés et les citoyens seront autorisés à quitter leur domicile seulement pour des tâches essentielles comme pour faire les courses.
Protocole sanitaire allégé en Italie
L’Italie, premier pays touché en Europe, envisage d’alléger son protocole sanitaire antiCovid-19 en réduisant notamment la quarantaine à dix jours. Au total, plus de 37,4 millions de cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués dont au moins 25 827 919 sont guéris, selon un bilan établi par l’AFP hier.
L’Inde a franchi dimanche le seuil des 7 millions de cas, un chiffre qui se rapproche de celui atteint par les Etats-Unis. Depuis son apparition en Chine, la pandémie a fait au moins 1 075 493 morts dans le monde selon un bilan établi par l’AFP hier.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé inenvisageable de laisser le virus circuler librement dans la société pour que la population accède, comme certains l’ont suggéré, à l’immunité collective. « Jamais dans l’histoire de la santé publique, l’immunité collective n’a été utilisée comme stratégie pour répondre à une épidémie, et encore moins à une pandémie. C’est scientifiquement et éthiquement problématique » , a déclaré son directeur, Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Laisser libre cours à un virus dangereux dont nous ne comprenons pas tout est tout simplement contraire à l’éthique. Ce n’est pas une option », a-t-il insisté.