Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Rixe en centreville : un mort, trois blessés
Une rixe a dégénéré de façon tragique hier après-midi, au coeur de La Trinité. L’enquête se poursuit, on pense à un affrontement entre bandes rivales, sur fond de trafic de stupéfiants
Un mort et trois blessés. En plein jour, en pleine rue. Un affrontement d’une violence éperdue, sans aucune limite, sans aucune retenue. Il était 13 h 50, hier, lorsque les sapeurs-pompiers ont été appelés pour une intervention urgente à La Trinité, où une bagarre venait d’éclater. Ce bourg de 10 000 habitants, situé au nordest de Nice, abrite depuis des années une économie souterraine dont le trafic de stupéfiants serait l’un des principaux ressorts. Ce que dénonce évidemment le nouveau maire, Ladislas Polski, qui s’en est ému en réitérant aussitôt sa demande de forces de maintien de l’ordre supplémentaires, auprès du préfet des Alpes-Maritimes. 13 h 50 donc, et pourtant une bataille rangée entre quatre individus d’origine maghrébine que rien ne semblait plus devoir arrêter. Quatre protagonistes et autant de victimes. D’abord, ou en fin de rixe, dans le hall du 39, juste à côté du parking de l’hôtel de ville. Deux frères ont des parents dans ce bâtiment. Tous deux connus de la justice. L’aîné, peut-être pour se défendre, aurait porté le premier coup.
Deux frères
À l’arrivée, quatre blessés, donc. Dont un, atteint plus gravement, a été rapidement évacué vers le CHU de Nice, dans un état jugé désespéré. Il aurait succombé à ses plaies, peu après son admission en réanimation, vers 17 h. Que s’est-il passé ? Des témoins ont assisté à la scène, décrivant des jeunes gens particulièrement déterminés et qui se connaissaient. La porte qui ferme le hall d’entrée aurait été fracturée il y a
Des témoins ont assisté à la scène, décrivant des jeunes gens particulièrement déterminés...
plusieurs semaines : on en voulait déjà aux deux frères qui, semble-t-il, étaient recherchés par leurs rivaux. La gendarmerie, chargée de l’enquête, a interpellé deux individus. Qui devraient être placés en garde à vue et entendus dès que leur état le permettra.
Inquiétude et colère
La population à bout, les élus préoccupés, la colère se cristallise dans cette commune où l’on vit aussi, rappelle Ladislas Polski, dans la quiétude. En général... «Nous sommes en zone de sécurité prioritaire et cela ne date pas d’hier, puisque la décision remonte à l’époque de Manuel Valls au ministère de l’Intérieur », indique le maire divers gauche. La Trinité, soulignet-il, compte à ses portes quelquesuns des « quartiers les plus sensibles » de la Métropole. « L’Ariane, les Liserons, la Condamine un peu plus haut, naturellement, se concentrent à proximité immédiate toutes les difficultés socio-économiques et de sécurité. »
M. Polski rappelle avoir « alerté ces dernières semaines, ces derniers mois, les autorités de l’État » en rappelant que « ces territoires, aux confins, méritent autant d’attention que ceux où se concentrent habituellement les regards ». « Je souhaite que cela ne se reproduise plus jamais », conclut le maire qui, déplorant un mort, réclame que des renforts pérennes soient alloués afin de « garantir la sécurité des Trinitaires ». Hier, la crainte de représailles était dans tous les esprits.