Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
LA BATAILLE DE LA NUIT
Couvre-feu à Paris et Marseille mais pas à Nice Il déconseille les réunions de plus de six personnes
Azuréens et Varois y échappent. Mais près de vingt millions de Français vont être soumis à un couvre-feu de 21 h à 6 h, dès samedi et durant quatre, voire six semaines, dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire réactivé. Cela, en Ile-deFrance et dans huit métropoles : Aix-Marseille, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Rouen, Saint-Etienne et Toulouse. Voilà la principale mesure développée, hier soir, par Emmanuel Macron. L’amende sera de 135 euros, puis 1 500 euros en cas de récidive.
Reprise de contrôle
« Nous sommes dans une situation préoccupante pour laquelle nous prenons des décisions proportionnées », a détaillé le chef de l’État. Lequel a d’abord remis le virus en perspective : il tue 0,6 % des personnes infectées, à 90 % des plus de 65 ans… « Mais on rencontre des formes très sévères à tous les âges. Au moment où je vous parle, la moitié des patients en réanimation a moins de 65 ans et 32 % des services de réanimation sont occupés par des patients Covid. Le virus sévit partout en France, nous n’avons pas de lits en réserve, il y a donc nécessité de mesures plus strictes pour reprendre le contrôle et retomber de 20 000 cas par jour à 2000 ou 3 000 et ainsi les maîtriser. »
Voyages autorisés
Reconfiner aurait été disproportionné, a indiqué Emmanuel Macron, qui voit dans le couvre-feu une mesure pertinente pour « réduire les contacts privés qui sont les plus dangereux ». Dans les métropoles où le couvre-feu est instauré, le dispositif de chômage partiel va être relancé en faveur des secteurs de la culture et de la restauration. Des dispositifs de soutien supplémentaires sont aussi promis. Les déplacements entre les régions restent, quant à eux, autorisés. « Dans des espaces ouverts, on peut lutter plus efficacement contre le virus » ,a exposé le Président pour justifier cette porte laissée ouverte à tous les départs en vacances.
« Du bon sens »
Le chef de l’État a toutefois invité les Français à respecter les précautions en vigueur : porter le masque même dans le cadre familial élargi, garder une distance d’un mètre, se laver les mains régulièrement, aérer dix minutes trois fois par jour, ne pas être plus de six à table quand on reçoit des amis… Il a également demandé aux maires de proposer des plans de prévention locaux, préconisant avant tout «dubon sens », y compris pour adapter et négocier le télétravail en fonction des spécificités des entreprises. « Tester, alerter, protéger », telle est la stratégie que le gouvernement entend faire monter en puissance, à travers, en particulier, des tests accélérés et une nouvelle application anticovid, plus localisée, qui sera présentée le 22 octobre, «car nous en avons jusqu’à l’été 2021 », a jugé Emmanuel Macron.
Le virus fragilisant surtout les plus démunis, il a en outre annoncé une aide ponctuelle de 150 euros, plus 100 euros par enfant, pour les bénéficiaires du RSA et des APL. « Nous sommes en train de réapprendre à être une nation, une nation de citoyens solidaires », s’est-il éclairé in fine.