Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Inquiétude après les coups de couteau

Mardi après-midi, en plein centre-ville, une bagarre au couteau dégénère faisant un mort et trois blessés. Au lendemain de l’événement, les Trinitaire­s sont sous le choc

- ÉLISE MARTIN emartin@nicematin.fr

Hier matin, le trottoir du boulevard du Général-de-Gaulle venait tout juste d’être nettoyé à La Trinité. Mardi aprèsmidi, une rixe entre quatre ou cinq individus a éclaté en plein centre-ville, face à la mairie. Des coups de couteau ont été échangés, emmenant les quatre protagonis­tes à l’hôpital. L’un d’entre eux, Foued, a succombé à ses blessures (Nice-Matin d’hier). Hier matin, cette bagarre était au coeur des discussion­s.

« Il fait bon vivre »

« Ça fout les boules !, lance une passante qui habite une ruelle parallèle. Tout le monde se connaît ici, c’est un village. » Sur la terrasse de la boulangeri­e, Paul confirme : « J’habite à La Trinité depuis 1994. Je viens boire mon café ici tous les jours.

On les connaît bien ces jeunes. Ils viennent aussi ici. Et ce n’est pas la première fois qu’on entend parler de leurs histoires. Le problème, c’est qu’on est à moins de 100 m du lieu de la bagarre. Et s’ils avaient fait ça ici ? À 14 heures, des gens mangent, déposent leurs enfants à l’école, ils auraient pu bousculer d’autres habitants et faire plus de dégâts. » Les Trinitaire­s ne comprennen­t pas comment leur petite commune « tranquille où il fait bon vivre » puisse être le théâtre de ces violences. Paul, l’habitué du café à la boulangeri­e, souligne que des « petits trafics existent depuis toujours. Même si ça s’était un peu calmé ces temps-ci. »

« Du sang au pied de l’immeuble »

« Je suis outrée. Ça va faire vingt ans que j’habite ici, je suis arrivée à 8 ans. » Cette habitante de l’immeuble devant lequel la scène s’est déroulée raconte : « C’est choquant. Quand je suis rentrée chez moi, il y avait du sang partout au pied de l’immeuble. On ne voit ça qu’à la télévision normalemen­t. D’autant plus que là, ce sont des personnes que je connais. » La présence des forces de l’ordre (lire l’encadré) la rassure même si elle ne comprend pas pourquoi ces individus étaient en liberté : « Ils ont des histoires, ils sont connus des gendarmes mais ils ressortent à chaque fois. »

« Juste que Foued repose en paix »

Ce conflit n’était apparemmen­t pas le premier entre ces quatre jeunes. Rizlene ben Mira, la soeur de la victime, témoigne : « C’était une dispute entre jeunes de deux familles. L’enquête le dira mais ce n’est pas en lien avec un trafic de drogues. Mon frère a déjà reçu un coup de couteau lors d’autres confrontat­ions avec les mêmes individus. Mais cette fois, ça a été fatal. » À 22 ans, le jeune homme était connu de la justice, « pour d’autres histoires, précise sa grande soeur. Il cherchait un emploi, il cherchait un avenir meilleur. » « Je ne veux pas de vengeance, pas de représaill­es. Je veux juste que Foued repose en paix. Ce n’était pas un voyou, c’était une personne respectueu­se », ajoute Rizlene ben Mira avant de fondre en larmes. L’enquête suit son cours. En attendant, trente-trois gendarmes mobiles resteront un peu à La Trinité. Ils sont arrivés en renfort mardi soir, à la suite de la demande du maire, Ladislas Polski, auprès de la préfecture. Une présence qui rassure.

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Depuis mardi soir, trente-trois gendarmes mobiles sont en renfort.

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