Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« Ce n’est pas le premier réflexe »

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Devant la gare de Breil-sur-Roya, François et Claudine grimpent dans la structure mobile de la Macif. « Pour signaler les dégâts pour la suite. Au cas où. » Ils ne déplorent qu’une conduite d’eau emportée, en partie réparée. Ce couple de sexagénair­es effectue les démarches requises, mais ne se lamente pas. « Nous, on est vivants, et on n’a pas perdu notre maison... » Chaque jour, les équipes de cette compagnie d’assurance reçoivent ainsi leurs sociétaire­s touchés par la tempête Alex, dans la Roya comme la Vésubie. « Nous leur avons envoyé des SMS pour les informer des déclaratio­ns qu’ils devaient faire. Ce n’est pas forcément le premier réflexe qu’ont les gens, avec ce qu’ils ont vécu... », remarque Charles Pellotieri, délégué des sociétaire­s pour la Macif. Objectif affirmé : faciliter les démarches dans ce contexte hors norme. Avec ce point d’accueil mobile et des délais rallongés, « pour laisser de l’amplitude ». Les problémati­ques ? « C’est très varié. Ça peut être une voiture, une maison, l’arbre tombé sur la toiture ou sur la clôture... et parfois, ce sont des personnes. Là, c’est plus compliqué. » Face à la détresse et à l’urgence, la Macif a mis en place des dispositif­s de relogement, des aides pour les biens de première nécessité, un accompagne­ment psychologi­que (..) et un numéro pour la déclaratio­n de sinistres (....). En cas de signalemen­t de gros dégât, un expert se rend sur place. «À lui de faire le tri entre les sinistres majeurs et de moindre importance »,

Quel bilan ont dressé les experts mandatés par la préfecture à Breil ?

Ils ont passé trois jours sur la commune pour évaluer l’état des bâtiments. J’ai pris sept arrêtés de péril. Pour cinq immeubles au centre du village, on avait déjà une problémati­que de stabilité du sous-sol, et ils ont bougé avec la crue de la Roya. J’ai fait évacuer deux autres bâtiments sur recommanda­tion des experts : une maison à Piène-Basse et l’hôtel du Castel-du-Roi – qui est fracassé en deux...

Des habitation­s serontelle­s détruites ?

Je ne sais pas. Dans le centre du village, on parle d’immeubles imbriqués avec d’autres ; il faut voir si on ne peut pas plutôt les consolider. Là, on est en train d’étudier les solutions de relogement.

Certains vous implorent de sauver leur maison ?

Non. Ils accusent le choc, mais personne ne m’implore. Les gens ont compris. Même si pour certains, ça a été très dur psychologi­quement.

Breil ressembler­a-t-il au village que l’on a connu ?

On ne pourra pas reconstrui­re Breil-sur-Roya comme avant. Des immeubles situés en zone inondable ont tenu ; je pense qu’ils resteront à condition de renforcer la sécurisati­on des berges. La grosse difficulté va être de reconstrui­re ailleurs les infrastruc­tures qui étaient au bord de la rivière : stade, piscine, camping municipal, services techniques... L’ennui, c’est que je ne suis pas certain qu’on ait d’« ailleurs ».

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explique un inspecteur Macif. À lui, aussi, de prendre en compte l’aspect psychologi­que « pour ceux qui ont tout perdu. »
Charles Pellotieri, de la Macif. explique un inspecteur Macif. À lui, aussi, de prendre en compte l’aspect psychologi­que « pour ceux qui ont tout perdu. »

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