Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Les vies éparpillée­s des réfugiés de la tempête Alex Saint-Martin-Vésubie

Abritées à Nice, une dizaine de familles de se serre les coudes, survivent. Leur espoir : se reconstrui­re. Ils s’y accrochent comme des damnés et ont créé une cagnotte

-

Des vies dispersées. Dans un fracas, la tempête Alex a éparpillé leurs souvenirs, éclaté cercle familial et amical, ruiné des années de labeur. Hier, une dizaine de familles Saint-Martinoise­s, réfugiées à Nice, se sont rassemblée­s dans les jardins des arènes de Cimiez. « Pour retrouver un semblant de vie, pour que les enfants se revoient », explique dans un sourire fatigué Émilien Farge, président de l’associatio­n des parents d’élèves « Les p’tits camous ». Elle avait été créée il y a deux ans à SaintMarti­n-Vésubie. Ses deux enfants, Hugo, 6 ans, et Clémentine, 8 ans, virevolten­t, rient en coursant leurs camarades entre les oliviers. Le sourire de ces familles, leur énergie, forcent le respect. Ces survivants de l’apocalypse Alex refusent tout misérabili­sme. Et pourtant, vie, leur rêve. « Entre le torrent du Boréon et nous, il y avait pourtant des maisons avec de larges jardins, la route de la Colmiane, deux buttes. Le Clos Joli se trouve à 80 mètres de hauteur. » Ce soir-là MariePierr­e a pourtant compris ce qui se tramait en apposant ses mains sur le double vitrage de la chambre de ses filles, Manali, 6 ans, et Hemangi, 7 ans. « Tout vibrait. J’ai mesuré que la rivière allait saper le terrain sous la maison. » Elle enfile des bottes en caoutchouc à ses filles, réussit non sans mal à convaincre ses locataires de partir sous la pluie. De justesse. Ils étaient presque pris au piège. Leur dépendance sera avalée avec lapins, coq, poules et poussins. Le vallon SaintMarti­n tout proche s’effondrera, tout comme le terrain en partie droite de la bergerie où ils avaient trouvé refuge. Des rescapés. une culotte, un disque ou un bijou. Les filles n’ont plus rien de leur vie d’avant. Terminés les anniversai­res dans la maison. C’est vertigineu­x. »

 ?? (Photos Dylan Meiffret) ?? La dizaine de familles de Saint-Martinois a pique-niqué hier aux arènes de Cimiez, pour tenter de retrouver une vie normale. En haut à droite, Marie-Pierre Forster, prof à Calmette, avec Manali et Hemangi. Sa maison est éventrée, son mari a perdu son travail.
(Photos Dylan Meiffret) La dizaine de familles de Saint-Martinois a pique-niqué hier aux arènes de Cimiez, pour tenter de retrouver une vie normale. En haut à droite, Marie-Pierre Forster, prof à Calmette, avec Manali et Hemangi. Sa maison est éventrée, son mari a perdu son travail.
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France