Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Un sonar high-tech pour la recherche de victimes l’embouchure du Var
Cette torpille franco allemande sonde depuis mercredi. Une quinzaine de points ont été identifiés. Les plongeurs de la gendarmerie seront en action aujourd’hui
Le « Klein 4900 » drague depuis mercredi matin les fonds, à l’embouchure du Var. Ce sonar ultrasophistiqué, franco-allemand, tente de retrouver des victimes de la tempête Alex, à proximité de l’aéroport de Nice. La tâche est ardue. Les fonds, sablonneux, boueux, ne livrent leurs secrets qu’au comptegouttes. Ce dispositif franco-allemand est financé par le Fonds européen de développement régional (Feder).
Une cartographie des fonds
Le sonar « Klein 4900 » est un as de la détection subaquatique. Le principe : une émission latérale d’ondes acoustiques dans la bande de 455 à 900 Hz. Victimes, véhicules tout est recherché. Le traitement de l’écho reçu, à travers un calculateur et son affichage, permet de dresser en temps réel une cartographie, à l’aplomb du dispositif. « Ce système est basé sur le principe de l’échographie, avec les ombres et (Image Gendarmerie) les lumières. En faisant le passage au-dessus des fonds, on obtient une image. À nous, opérateurs, de l’interpréter. Mais nous aurons toujours besoin qu’un plongeur vienne vérifier. En cas de détection, nous marquons la zone et nous leur demandons de plonger sur l’objectif », expliquent les adjudants Laurent Goulu et Cédric Reimel, techniciens sonar venus spécialement de Gambsheim et de Strasbourg. Explorer les fonds, c’est ensuite la tâche de Gilles Falco, le patron de la brigade nautique de gendarmerie d’Antibes, et de ses hommes. Ses plongeurs sont des enquêteurs subaquatiques. Chaque découverte sous-marine est photographiée, filmée et balisée comme une scène de crime. Mercredi, Gilles Falco était accompagné dans cette tâche du maréchal des logis chef Jérémy Delpech et des gendarmes
Thomas Herrera et Nicolas Pricoire. Pas facile, pour eux, d’évoluer avec une visibilité quasi inexistante et les courants puissants de l’embouchure du Var. En deux jours, le sonar a toutefois détecté une quinzaine d’objectifs. Avec une certitude : ce ne sont pas des troncs d’arbres. Mais, compte tenu du nombre de bâtiments et véhicules emportés dans la tempête, difficile d’en savoir plus. L’un des échos pourrait être une voiture retournée. Ces « levées de doute » mobiliseront, aujourd’hui, tous les plongeurs gendarmerie de la région. Ils inspecteront chaque relèvement du sonar. Avec un espoir : retrouver des victimes et permettre aux familles de faire leur deuil.