Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
«Le rêve de toute une vie»
Le Niçois Fabien Fornell a été coopté par Stéphane Traineau, le directeur des équipes de France, pour défendre les couleurs tricolores à l’Open international de Dakar, programmé dans 8 jours
Tout vient à point à qui sait attendre… C’est donc au Sénégal, à l’occasion de l’Open international de Dakar, que Fabien Fornell, aujourd’hui âgé de 36 ans, s’apprête, sur les tatamis africains, à étrenner ses galons de judoka international. Et le néo-pensionnaire du Nice Athleticus, transfuge de l’OJN, vit ces moments avec gourmandise. « C’est le rêve de toute une vie, lâche-t-il sans détour. En mars, avec le club, on avait déjà participé là-bas au tournoi de Saint-Maurice, et ce sont les résultats obtenus qui m’ont permis d’être aujourd’hui sélectionné… »
ans de judo
Possiblement une surprise, pour tous ceux qui n’ont pas accès aux arcanes du milieu du judo. Mais pour les autres, ça n’est en revanche que pure évidence. « Jeune, je suis passé par les filières d’accès au haut niveau, à Montpellier, retrace celui qui tire en moins de 73 kg. Avant de devenir à mon tour enseignant. Et puis, tout récemment, j’ai choisi de m’intégrer dans une structure à taille plus humaine, même si je conserve d’excellentes relations avec l’OJN et Monsieur Otmane… » À Nice Athleticus qui, depuis deux semaines, a officiellement rejoint le giron de la FFJDA (Fédération française de judo et disciplines associées), Fabien Fornell, qui enseigne son art aussi bien à Valrose qu’au dojo de la rue d’Italie, se dit épanoui. Malgré un emploi du temps serré. « D’autant que je suis également prof d’EPS, à Saint-Laurent-du-Var.
Mais effectivement, j’ai le sentiment de donner un nouvel élan à ma carrière. Et c’est d’autant plus important que je ne suis plus si jeune que ça (sourire) …» Pour la première fois, le voilà donc amené à porter le kimono frappé du Coq. « C’est une vraie fierté. A la base, je m’étais plutôt recentré sur les championnats internationaux vétérans. Mais avec les nouveaux moyens qui ont été mis à ma disposition afin que je puisse m’entraîner dans des conditions optimales, j’ai pu retrouver un pic de forme… » Presque une renaissance, même, pour un athlète qui, la saison passée, est allé gratter quelques jolis podiums. « Sur des tournois en Italie, par exemple. Certes, ce n’était pas à l’occasion de compétitions majeures, mais ça m’a permis de marquer des points… » Parcours atypique, en tout cas, pour cet autodidacte – comme il aime à se définir – et qui à Dakar visera, a minima, de grimper sur la boîte. « J’ai toujours la même envie. Et puis, représenter mon pays, surtout en cette période compliquée, décuple ma motivation. Alors oui, bien sûr, se préparer, au quotidien, est devenu un vrai casse-tête, en raison notamment de la Covid. Mais encore une fois, à mon âge, je ne pensais plus vivre pareil bonheur. Je ne vais donc rien lâcher… » Ne rien lâcher, pour ne pas non plus gâcher ces instants du pur plaisir, qu’il n’aurait d’ailleurs jamais pensé connaître un jour…