Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
5,000 cas/jour prévision raisonnable ?
Pour les spécialistes, cette jauge ne signifie pas grand-chose. Pour autant, ils s’accordent à dire que le nombre de cas positifs est sur une pente descendante... Pour le moment en tout cas
Pour retrouver un peu de normalité dans cette période interminable de crise sanitaire, le président Emmanuel Macron s’est fixé un objectif : passer sous la barre des 5 000 contaminations par jour en France. Un chiffre qui interroge les professionnels de santé. À commencer par le Dr Véronique Mondain, infectiologue au CHU de Nice : « Cet objectif ne veut pas dire grand-chose. Les cas positifs dépendent du dépistage : si on l’accroît, ils progresseront d’autant, c’est mathématique. Par ailleurs, si ces milliers de cas sont majoritairement asymptomatiques, certes ils sont susceptibles de transmettre le virus, mais pas d’engorger les hôpitaux. » Elle reconnaît néanmoins qu’« il est difficile de s’attacher à un indicateur ». « Si on choisissait par exemple le nombre de patients hospitalisés, cela ne rendrait pas plus compte de la réalité de la situation. En infectiologie au CHU, on s’efforce ainsi d’avoir des durées moyennes de séjour courtes ; les patients peuvent ensuite être transférés vers d’autres établissements ou services et ils ne figurent dès lors plus dans le décompte des hospitalisations Covid. Quant à l’indicateur du nombre de décès, là encore, cela dépend de ce que l’on dénombre : des morts directement causés par la Covid ou des morts avec la Covid… »
La fin du deuxième épisode
Le Pr Christian Pradier, professeur de santé publique à la Faculté de médecine de Nice, confie que cette jauge des 5 000 le laisse lui aussi un peu perplexe. « Est-ce qu’on peut passer de 17 000 (en date du 26 novembre,
TAUX D’INCIDENCE DANS LES GRANDES MÉTROPOLES Tous âges - nombre de cas sur jours pour hab. Ndlr) à 5 000 contaminations jour en quinze jours ? Difficile de répondre. C’est compliqué de raisonner ainsi. Ce que l’on sait, c’est qu’on arrive à la fin de ce deuxième épisode. Le nombre de cas positifs chute fortement, c’est un fait. Pour autant il est difficile de faire des projections. » Une prudence nécessaire après que l’épidémie a déjà déjoué beaucoup de pronostics : «Ona assisté à ce phénomène inhabituel de “dos de chameau” : après l’accalmie estivale, l’épidémie est repartie. Peutêtre
les courbes vont-elles remonter au début 2021 ! Cela dépend de beaucoup de facteurs. »
Le plus important d’entre eux étant les comportements, difficiles à anticiper, même si la flambée des contaminations à l’issue de la période estivale, incite plutôt à l’appréhension. Le Dr Mondain exhorte la population « à la responsabilité. Il faudra être vigilant à ne pas contaminer les plus fragiles pendant les fêtes de fin d’année. Elles seront différentes de celles dont on a l’habitude. Les Français
ont prouvé qu’ils avaient de la ressource et une capacité à s’adapter. Il faut que chacun ait conscience que le virus va continuer à circuler et que les mesures barrières sont toujours d’actualité. »
La crainte d’un troisième confinement, alors que le second est encore plus mal vécu que le premier, finira-t-elle de convaincre les derniers réfractaires à suivre ces sages recommandations ? des bons élèves européens de la gestion de l’épidémie, le pays est durement frappé par la deuxième vague. Hier matin, cas étaient déclarés (+ en heures). La chancelière Angela Merkel a décidé de prolonger jusqu’à début janvier les restrictions, entre fermeture des bars et restaurants et limitations de participants à des réunions privées.
■ Une ressortissante béninoise, qui travaille depuis un an et demi dans un Ehpad en Isère et était menacée d’expulsion, s’est vue proposer hier un titre de séjour par Olivier Véran et Marlène Schiappa. Lydia Veyrat, ans, était venue en France en mai après le décès de son mari français avec qui elle vivait au Bénin, pour liquider la
«qui correspond à la situation dans laquelle on se trouvait en mai, à la sortie du premier confinement est atteignable ». « Jusqu’au novembre, nous avions la tête sous l’eau. En ce moment, ça va mieux. Le confinement a manifestement eu un effet immédiat sur le nombre de PCR positifs. Si on reste sur la dynamique actuelle, il est possible que le nombre de contaminations continue de s’infléchir de manière considérable... Mais tout cela n’est valable que si la population poursuit ses efforts, maintient les gestes barrières. À l’automne, on a payé le relâchement de cet été. Si les gens ne font pas attention pendant les fêtes de fin d’année, alors oui, il y a un énorme risque de rebond en janvier. »
Qui rendrait caduque la promesse de réouverture des bars, restaurants et autres lieux festifs que tant d’entre nous rêvent de retrouver. succession en Savoie, d’où il était originaire. Dans cette attente, elle avait été embauchée, d’abord en CDD puis en CDI dès octobre , comme aidesoignante dans un Ehpad à Pontcharra en Isère, département mis sous tension par l’épidémie. Mais sa demande de renouvellement de titre de séjour avait été refusée par la préfecture de la Savoie, département où elle réside, assortie d’une obligation de quitter le territoire en septembre parce qu’elle «ne justifiait d’aucune insertion particulière dans la société française ». « Soucieux de reconnaître l’engagement de celles et ceux qui participent au combat contre la Covid », les deux ministres, en relation avec le préfet de Savoie, ont décidé de lui accorder un titre de séjour.