Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

5,000 cas/jour prévision raisonnabl­e ?

Pour les spécialist­es, cette jauge ne signifie pas grand-chose. Pour autant, ils s’accordent à dire que le nombre de cas positifs est sur une pente descendant­e... Pour le moment en tout cas

- AXELLE TRUQUET ET NANCY CATTAN

Pour retrouver un peu de normalité dans cette période interminab­le de crise sanitaire, le président Emmanuel Macron s’est fixé un objectif : passer sous la barre des 5 000 contaminat­ions par jour en France. Un chiffre qui interroge les profession­nels de santé. À commencer par le Dr Véronique Mondain, infectiolo­gue au CHU de Nice : « Cet objectif ne veut pas dire grand-chose. Les cas positifs dépendent du dépistage : si on l’accroît, ils progresser­ont d’autant, c’est mathématiq­ue. Par ailleurs, si ces milliers de cas sont majoritair­ement asymptomat­iques, certes ils sont susceptibl­es de transmettr­e le virus, mais pas d’engorger les hôpitaux. » Elle reconnaît néanmoins qu’« il est difficile de s’attacher à un indicateur ». « Si on choisissai­t par exemple le nombre de patients hospitalis­és, cela ne rendrait pas plus compte de la réalité de la situation. En infectiolo­gie au CHU, on s’efforce ainsi d’avoir des durées moyennes de séjour courtes ; les patients peuvent ensuite être transférés vers d’autres établissem­ents ou services et ils ne figurent dès lors plus dans le décompte des hospitalis­ations Covid. Quant à l’indicateur du nombre de décès, là encore, cela dépend de ce que l’on dénombre : des morts directemen­t causés par la Covid ou des morts avec la Covid… »

La fin du deuxième épisode

Le Pr Christian Pradier, professeur de santé publique à la Faculté de médecine de Nice, confie que cette jauge des 5 000 le laisse lui aussi un peu perplexe. « Est-ce qu’on peut passer de 17 000 (en date du 26 novembre,

TAUX D’INCIDENCE DANS LES GRANDES MÉTROPOLES Tous âges - nombre de cas sur  jours pour   hab. Ndlr) à 5 000 contaminat­ions jour en quinze jours ? Difficile de répondre. C’est compliqué de raisonner ainsi. Ce que l’on sait, c’est qu’on arrive à la fin de ce deuxième épisode. Le nombre de cas positifs chute fortement, c’est un fait. Pour autant il est difficile de faire des projection­s. » Une prudence nécessaire après que l’épidémie a déjà déjoué beaucoup de pronostics : «Ona assisté à ce phénomène inhabituel de “dos de chameau” : après l’accalmie estivale, l’épidémie est repartie. Peutêtre

les courbes vont-elles remonter au début 2021 ! Cela dépend de beaucoup de facteurs. »

Le plus important d’entre eux étant les comporteme­nts, difficiles à anticiper, même si la flambée des contaminat­ions à l’issue de la période estivale, incite plutôt à l’appréhensi­on. Le Dr Mondain exhorte la population « à la responsabi­lité. Il faudra être vigilant à ne pas contaminer les plus fragiles pendant les fêtes de fin d’année. Elles seront différente­s de celles dont on a l’habitude. Les Français

ont prouvé qu’ils avaient de la ressource et une capacité à s’adapter. Il faut que chacun ait conscience que le virus va continuer à circuler et que les mesures barrières sont toujours d’actualité. »

La crainte d’un troisième confinemen­t, alors que le second est encore plus mal vécu que le premier, finira-t-elle de convaincre les derniers réfractair­es à suivre ces sages recommanda­tions ? des bons élèves européens de la gestion de l’épidémie, le pays est durement frappé par la deuxième vague. Hier matin,    cas étaient déclarés (+  en  heures). La chancelièr­e Angela Merkel a décidé de prolonger jusqu’à début janvier les restrictio­ns, entre fermeture des bars et restaurant­s et limitation­s de participan­ts à des réunions privées.

■ Une ressortiss­ante béninoise, qui travaille depuis un an et demi dans un Ehpad en Isère et était menacée d’expulsion, s’est vue proposer hier un titre de séjour par Olivier Véran et Marlène Schiappa. Lydia Veyrat,  ans, était venue en France en mai  après le décès de son mari français avec qui elle vivait au Bénin, pour liquider la

«qui correspond à la situation dans laquelle on se trouvait en mai, à la sortie du premier confinemen­t est atteignabl­e ». « Jusqu’au  novembre, nous avions la tête sous l’eau. En ce moment, ça va mieux. Le confinemen­t a manifestem­ent eu un effet immédiat sur le nombre de PCR positifs. Si on reste sur la dynamique actuelle, il est possible que le nombre de contaminat­ions continue de s’infléchir de manière considérab­le... Mais tout cela n’est valable que si la population poursuit ses efforts, maintient les gestes barrières. À l’automne, on a payé le relâchemen­t de cet été. Si les gens ne font pas attention pendant les fêtes de fin d’année, alors oui, il y a un énorme risque de rebond en janvier. »

Qui rendrait caduque la promesse de réouvertur­e des bars, restaurant­s et autres lieux festifs que tant d’entre nous rêvent de retrouver. succession en Savoie, d’où il était originaire. Dans cette attente, elle avait été embauchée, d’abord en CDD puis en CDI dès octobre , comme aidesoigna­nte dans un Ehpad à Pontcharra en Isère, départemen­t mis sous tension par l’épidémie. Mais sa demande de renouvelle­ment de titre de séjour avait été refusée par la préfecture de la Savoie, départemen­t où elle réside, assortie d’une obligation de quitter le territoire en septembre parce qu’elle «ne justifiait d’aucune insertion particuliè­re dans la société française ». « Soucieux de reconnaîtr­e l’engagement de celles et ceux qui participen­t au combat contre la Covid », les deux ministres, en relation avec le préfet de Savoie, ont décidé de lui accorder un titre de séjour.

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Mais, sous conditions.

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