Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Un restaurant niçois rend hommage à Maradona

Désignés numéro un en France de la pizza napolitain­e, Ivan et Monica, les pizzaïolos des Amoureux – et amoureux de foot – ajoutent sur la Margherita du mercredi « Diego 10 »

- ÉLISE MARTIN emartin@nicematin.fr

En 2018, leur pizza était élue meilleure pizza napolitain­e de France. Ivan Pasquariel­lo et Monica Liberti, les propriétai­res du restaurant Les Amoureux, à Nice, ajoutaient mercredi soir à la fameuse Margherita, « Diego » et un numéro dix en hommage au joueur de football disparu.

« Maradona, ce n’est pas que le n° 10 d’une équipe, c’est le n° 10 de toute une époque », lance Ivan. Depuis l’ouverture de leur première pizzeria à Nice, il y a onze ans, les pizzaïolos proposaien­t déjà une « spéciale » tous les jeudis. « C’était la préférée de Diego Maradona, précise Ivan. Pendant trois ans, il n’a pris que celle-là quand il en mangeait à Naples. On avait déjà cette pizza à la carte mais aujourd’hui, on a décidé de la renommer « la numéro 10 ». La recette ? Comme pour chaque pizza que confection­nent les Amoureux, tous les produits sont labellisés DOP (l’appellatio­n d’origine protégée italienne), celle-ci « c’est une Margherita avec des tomates, de la buffala et dans la croûte de la pizza, de la ricotta « di fuscella », qu’on ne trouve qu’à Naples, près du volcan du Vésuve ».

« Une part de Naples s’est brisée »

Le culte que porte le couple au joueur de football ne s’arrête pas qu’aux pizzas hommage. Dans leur restaurant, on retrouve un mur avec deux écharpes, dont une qui « n’est pas entièremen­t lavée parce que Maradona l’a touchée », un cadre avec des coupures de presse relatant les exploits du footballeu­r, un t-shirt sous verre d’un adversaire de Bordeaux lors du match de 1988. « Dans n’importe quelle pizzeria napolitain­e du monde où vous irez, ce sera la même décoration », s’exclame Ivan. « On vient de Naples, il fait partie de notre culture. Quand on a appris la nouvelle, c’était comme une pièce de la ville qui s’est brisée », ajoute Monica. Elle avoue avoir pleuré mercredi soir et se rappelle sa jeunesse à écouter les matches à la radio, dans le centre-ville de Naples. « Toute la maison tremblait quand il jouait. Toutes les personnes qui ont vécu cette époque peuvent témoigner de cette ambiance ». Elle regarde son mari avec un sourire triste. « On se comprend tous les deux, on a vécu les mêmes émotions à travers Diego ».

« Faut pas toucher à la Mama et Maradona »

Pour comprendre cette histoire d’amour, il faut comprendre la culture napolitain­e. « Le peuple vit pour ce sport, on en parle du matin au soir. Donc, il faut imaginer tout ce que le joueur a fait de bien pour les Napolitain­s, comme gagner deux titres de champions en sept saisons [les deux seuls gagnés du club] ». Ivan parle avec passion : « J’ai vu tous les matches, j’avais un abonnement au stade, j’allais même aux entraîneme­nts. Le voir jouer, c’était magnifique ». Mais l’histoire va plus loin... « Entre Napolitain­s, on dit qu’il ne faut pas toucher à deux choses : à la Mama et à Maradona », concluent les Amoureux.

La pizzeria Les Amoureux, 46 boulevard Stalingrad, ouvert du mardi au samedi de 18 h 30 à 21 h 30, à emporter (pour le moment).

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(Photo Cyril Dodergny) La légende est déjà sur cette photo. Dans les mains d’ivan, la pizza hommage de mercredi soir, dans celles de Monica, la numéro .
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(Illustrati­on Orange)

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