Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

: le projet Open Sky se concrétise­ra

Le nouveau maire, opposé pendant sa campagne à ce centre commercial XXL, a reconnu qu’il était impossible de l’arrêter. Le permis de construire ayant été déposé et les recours n’ayant pas abouti

- VINCENT BELLANGER vbellanger@nicematin.fr

Nous n’avons pas les moyens juridiques et légaux de le faire arrêter. »

Il n’aura fallu quelques mois à la tête de la municipali­té de Valbonne pour que le nouveau maire, Joseph Cesaro, et les membres de sa majorité admettent ce que tous les proches du dossier affirmaien­t depuis des mois : le projet Open Sky va bel et bien se faire. En délibérant, lundi soir, lors du conseil municipal extraordin­aire, sur la reprise par la commune de la maîtrise d’ouvrage de la zone d’aménagemen­t concertée (ZAC) des Clausonnes et sur le versement de 800 000 euros à la Société publique locale de Sophia, le premier magistrat et son équipe ne pouvaient éluder la question. Dès son discours liminaire, le maire se dévoilait habilement : « Notre réponse est donc de soutenir la reprise de concession et l’objectif de la maîtrise du foncier encore contrôlabl­e, seul moyen de garder un levier minimal sur ce qui va vraiment s’y réaliser... »Ou, encore : « Nous opérons sur ce que nos prédécesse­urs ont légué et dans l’idée de laisser les choses en ordre pour les suivants. Il n’y a pas de touche magique pour repartir d’une page blanche et faire la ville idéale ! Nous acceptons pleinement cette forte contrainte qui pèse sur nos désirs de transforme­r voire annuler ce que nous n’aurions pas voulu trouver en arrivant… »

«Un permis de construire purgé de tout recours» Mais quelques minutes plus tard, la première adjointe, Elisabeth Deborde,

reconnaiss­ait dans un voeu présenté par la majorité (1) que l’ensemble de leurs actions pour s’opposer à l’inévitable n’avaient pas abouti. « [...] Malgré les échanges constructi­fs qui ont pu avoir lieu avec le cabinet de la ministre, Barbara Pompile, il s’avère que le moratoire qui n’est valable que pour les projets non débutés, ne peut être appliqué en l’espèce, le promoteur chargé de l’aménagemen­t du secteur étant titulaire d’un permis de construire purgé de tout recours [...] Les premiers échanges avec le promoteur portaient également sur des possibilit­és d’indemnisat­ion qui permettrai­ent à ce dernier de renoncer à son projet. Ces négociatio­ns n’ont pas pu aboutir… »

En clair : le texte du gouverneme­nt visant à réguler l’implantati­on de centres commerciau­x aux abords des villes n’est pas rétroactif. Un changement de discours qui a forcément fait réagir les élus de l’opposition. D’abord le leader du groupe Mieux vive ensemble, Marc Daunis : « Plus qu’un voeu, c’est un aveu. Vous reconnaiss­ez ce que notre liste a dit pendant la campagne électorale. Quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir sur le projet. Le stade où l’on en était ne permettait pas d’y mettre fin sans faire peser sur la commune un risque colossal. » Puis celui du groupe Ensemble partageons l’avenir, Christope Etoré : « Nous notons que ce voeu acte la réalisatio­n du projet. Ce que nous avons aussi clamé pendant la campagne électorale. » Mais le « je vous l’avais bien dit » n’est pas forcément synonyme de « vous avez bien entendu. » Preuve en est avec les questions émanant du public à la fin de la séance.

« Ce n’est plus à l’ordre du jour de ne pas le faire »

À plusieurs reprises, les Valbonnais ont demandé à ce que le maire formule de manière claire et concise une réponse à la question:« Open Sky va-t-il se faire, oui ou non ? » Malgré une heure de conseil et une longue campagne électorale, le message n’est visiblemen­t pas passé. « Ce n’est plus à l’ordre du jour de ne pas le faire. C’est impossible ! », lâche Elisabeth Deborde en écarquilla­nt les yeux. « Aujourd’hui, je n’ai que la légitimité populaire pour demander au promoteur de revoir le projet, concède le premier magistrat. On n’a aucun moyen légal d’y arriver. » Et ce dernier d’essayer de faire passer la pilule en évoquant les avancés dans les pourparler­s avec Philippe Journo, à la tête de la Compagnie de Phalsbourg .« On travaille sur un projet acceptable en essayant de le réduire. On est sur la base de baisser l’emprise du projet de 100 000 m2 à 75 000 m2. Et aussi de diminuer la surface commercial­e de 70 000 m à

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38 000. Nous aurions aussi dans le périmètre de la réalisatio­n le Campus des métiers des énergies et de l’environnem­ent… Le fait d’avoir repris la concession de la ZAC et le terrain de la société Esso nous permettra d’avoir quelques éléments pour discuter. Je reviendrai vers la population pour montrer le projet quand nous aurons un accord. » Prochaine étape pour le maire ? La signature de la vente des terrains avant le 27 décembre. « J’ai refusé jusqu’à présent d’aller signer l’acte chez le notaire. Il nous reste un petit mois pour arriver au bout des promesses de vente de 2012. Il va donc falloir que j’y aille… Le dernier terrain qui n’est pas à sa propriété est le fameux terrain Esso. On ne sait pas encore ce qu’on va pouvoir en faire. »

Là, encore, Joseph Cesaro n’aura pas vraiment le choix… 1. Le groupe de Marc Daunis n’a pas souhaité prendre part à ce vote. Celui de Christophe Etore a voté contre.

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