Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Y a-t-il une chasse aux sorcières à La Gaude ?
Le CCAS a exclu deux membres de son conseil d’administration, dont une élue de l’opposition
Nous avons été exclues délibérément d’une réunion du CCAS », se plaignent deux membres du conseil d’administration qui ont le sentiment d’être victimes d’une chasse aux sorcières politique. «Riendepolitique », dément le maire Bruno Bettati.
Les faits
Courant octobre, une réunion du Centre communal d’action sociale est convoquée par sa vice-présidente Aline Garacci. Non invitées, Marie-annic Wilkowski et Olga Torelli l’apprennent après coup. « Ce n’était pas un conseil d’administration. Des réunions de travail en petit comité, ça peut se comprendre. Mais là, nous étions les deux seules à ne pas être invitées. Et on avait déjà été dans le collimateur lors du premier conseil d’administration », regrette Marieannic Wilkowski, élue municipale d’opposition de la liste Siegel. Olga Torelli, elle, n’est plus élue depuis quelques années. Au CCAS, elle représente L’APAJH, une association pour handicapés. Marie-annic Wilkowski s’est étonnée de son « exclusion » par mail directement auprès du maire
Bruno Bettati, président du CCAS. Elle et Olga Torelli comptent demander des explications à Aline Garacci lors du prochain conseil d’administration.
Une « chasse aux sorcières » ?
« Bel exemple de démocratie au sein de votre équipe, J’espère sincèrement que vous ne cautionnez pas cette attitude », lance Marie-annic Wilkowski au maire. En expliquant : « Des personnes présentes à la réunion nous ont rapporté que la vice-présidente du CCAS ne nous y a pas conviées parce qu’elle estime qu’on est ‘‘contre tout’’.»
« Au CCAS, M.bettati prend mes questions comme des attaques personnelles, (DR) poursuit-elle. Au premier CA, on a tous voté le règlement intérieur, même je n’étais pas d’accord sur tout. Je suis une professionnelle du social. En revanche, quand il a fallu élire la vice-présidente, deux personnes n’ont pas voté pour elle.
C’était à bulletin secret, mais cela n’a pas empêché le maire de faire une réflexion en regardant Mme Torelli. Il oublie qu’aux élections, des Gaudois n’ont pas voté pour lui ! » Olga Torelli est encore plus directe en dénonçant « une chasse aux sorcières (DR)
» : « Aux yeux du maire, j’ai le tort d’être une amie de Michel Meini et d’avoir soutenu Vanessa Siegel aux municipales. Mais au CCAS on ne devrait pas faire de politique. Mon association Ines pour les enfants sourds avait déjà été la seule à laquelle il avait supprimé sa subvention. Il me joue des tours de cochon. Cette fois, il a été élu maire par une majorité de Gaudois, je l’accepte, ce n’est pas mon ennemi. Mais lui, si on n’est pas d’accord avec lui, il nous considère comme ses ennemis. Quand on est le maire, on est maire de tous les Gaudois ».
« Rien de politique » selon le maire
Bruno Bettati n’était pas à cette réunion. « Mais ce n’était pas un CA, dit-il. Mme Garacci est libre d’inviter qui elle veut à des réunions de travail. Elles, dès leur arrivée au CCAS, elles ont commencé par ne pas voter pour la vice-présidente. On sait très bien que c’est elles, elles l’ont dit elles-mêmes. Dès que des chiens éventrent des poubelles, elles accusent la mairie sur les réseaux sociaux ! Je ne règle pas de comptes personnels. Ça n’a rien de politique. J’ai travaillé avec Michel Dessus, avec Frédéric Lefèvre, et maintenant avec Philippe Le Boulanger… Je travaille avec l’opposition quand elle est constructive. Pas quand elle est agressive et quand elle fait de la récupération politique.
Quant à lnes, c’était la seule association humanitaire que la commune subventionnait, et on n’a pas de liens particuliers avec le Burkina-faso. Ces associations, c’est très bien, mais c’est à chacun de les financer s’il le souhaite, pas à la commune. J’ai refusé des demandes de subventions d’autres associations de ce type. Si Meini l’a fait, c’est parce qu’olga était proche de lui. Mais si j’ai supprimé la subvention, ce n’est pas à cause de ça ».