Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Malaussène : attaque de loups à  m de l’école

Pour la première fois en huit ans, les chèvres et brebis du troupeau de Sébastien Paire ont été attaquées par une meute en plein jour et tout près du village. Le maire est inquiet

- V. A. vallasia@nicematin.fr

Trois brebis et un chevreau égorgés ou totalement dévorés, de même que deux chèvres, dont on a retrouvé les carcasses. Et des bêtes disparues ou inaccessib­les, réfugiées dans les barres rocheuses et impossible­s à récupérer… Le troupeau de Sébastien Paire a été victime d’une attaque de loups vendredi dernier à Malaussène, a révélé France 3 Côte d’azur. Au fil de la semaine, le berger a découvert des cadavres chaque jour. Notamment à moins d’une centaine de mètres de l’école.

Depuis son installati­on en 2012 avec sa mère Nadia qui confection­ne les fromages, c’est la première fois qu’une telle attaque a lieu. D’après les blessures des bêtes, un lieutenant de louveterie a confirmé que l’attaque serait bien imputable à des loups. Sans doute jeunes.

La meute a agi de jour, près du village

« Le plus inquiétant est qu’ils ont attaqué de jour. J’avais lâché les bêtes avec mes patous et mon berger d’anatolie tout près du vieux village pour qu’ils profitent du regain.

Les loups y ont mangé une chèvre que j’ai ensuite retrouvée dans les ruines. Je n’ai réalisé qu’il me manquait des bêtes que le soir au comptage, en les rentrant à la bergerie. Le lendemain, un chevreau qui avait été mordu au cou est mort. Et mardi, j’ai trouvé une carcasse de brebis dévorée entre la bergerie, quartier du Clot, et l’école, à moins de 100 m à vol d’oiseau. Ça signifie qu’ils ont suivi le troupeau près du village, qu’ils ont faim et qu’on est face à des spécimens à problème, vu leur comporteme­nt… » Depuis, le berger parcourt la commune pour tenter de récupérer les onze chèvres et trois moutons manquants. Certaines sont perchées à l’abri des prédateurs en zone inaccessib­le, d’autres ont carrément disparu.

« Je crains un accident »

Jean-pierre Castiglia, maire, ne le cache pas : « je suis inquiet pour la population. J’ai recommandé aux familles d’être prudentes, je crains un accident, le risque est là car il est rare que le loup attaque de jour et près des humains. Selon la direction départemen­tale des Territoire­s et la fédération de chasse, le tir des loups est interdit, le quota national est dépassé pour cette année. J’ai demandé que le berger puisse procéder à un tir de défense : ces loups n’ont pas peur des patous, ni des humains… »

Ce que confirme Denise Leiboff. La maire de Lieuche et présidente de l’associatio­n des communes pastorales de la région Sud demande sans relâche, jusqu’au niveau européen, que les éleveurs puissent tirer sans contrainte contre le loup : « les attaques de prédation sont quotidienn­es, et les mesures mises en place inefficace­s. » Enfin, selon l’office français de la biodiversi­té, ces loups ne seraient pas ceux qui se sont échappés, lors de la tempête Alex, du parc Alpha de Saint-martin-vésubie, et dont quatre sont encore en fuite.

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(Photo Frantz Bouton) Sébastien Paire à son installati­on comme berger à Malaussène en  : c’est la première attaque de loups que subit son troupeau de brebis et de chèvres.

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