Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Bonjour tristesse

Nice a perdu ses trois derniers matchs, pris huit buts et la Ligue Europa est finie, déjà, ou presque

- VINCENT MENICHINI

Après seulement quatre matchs de Ligue Europa, L’OGC Nice a perdu tout espoir, ou presque, d’être au rendezvous des seizièmes de finale, en février prochain. Lors de ce moment charnière de leur saison, les Niçois ont étalé toutes leurs faiblesses du moment face au Slavia Prague, champion de République tchèque en titre, qui leur en a passé six en deux matchs. Dépassés par le courage d’une équipe sans grand génie, mais rassemblée autour d’une cause commune et un plan de jeu lisible et cohérent, ils ont aussi mal défendu qu’à l’aller et que lors du derby contre Monaco. Ils ont, bien sûr, pris leur but sur corner, ce qui est devenu une spécialité maison, et perdu Atal sur blessure, une autre constante. A l’issue de cette soirée d’une morosité sans nom, ils ont rejoint le vestiaire sous les vivats de la délégation tchèque, autrement plus bruyante et joyeuse que celle du Gym, scotchée en tribune par ce scénario, hélas, beaucoup trop prévisible, six mois après l’arrêt de la Ligue 1 à la 29e journée et cette cinquième place tombée du ciel. Après le 6-2 de Leverkusen, cela donne un bilan catastroph­ique sur la scène européenne, un sentiment de honte chez les supporters, qui n’en peuvent plus des huis clos, du Covid et de ces prestation­s bancales, des maux de tête aux dirigeants, des tourments à Patrick Vieira et une équipe en plein doute. « Sortir des poules était l’objectif, pose Julien Fournier, le directeur du football. Il ne sera pas atteint, sauf miracle. C’est donc un échec, qui doit être assumé par le club dans son ensemble. Il ne faut pas se dédouaner. On n’a pas été dans la compétitio­n, je n’accepte pas ça. »

Tous responsabl­es !

Et après ? Pour le moment, l’avenir de Patrick Vieira, qui cristallis­e de nombreuses critiques, n’est pas menacé à court terme. «Ilfautréag­ir, tous ensemble, que le staff et les joueurs montrent autre chose, prévient Fournier. J’en ai un peu marre d’entendre qu’on est jeunes, que Dante n’est plus là, qu’il y a le Covid, etc. »

Le champion du monde 98 est apparu touché lors de la conférence de presse d’après-match et en manque d’arguments au moment d’expliquer ce fiasco. En l’état, il semble inconcevab­le de le voir prolonger l’aventure à Nice au-delà de son contrat qui s’étire jusqu’en juin prochain. Durant la rencontre, il n’a pas su insuffler l’allant nécessaire à ses joueurs pour que ces derniers renversent le Slavia Prague et s’ouvrent des perspectiv­es en adéquation avec l’investisse­ment de l’actionnair­e INEOS. Pis, Nice jouera les deux dernières journées de Ligue Europa contre Leverkusen et l’hapoël Beer-sheva comme des matchs entre copains, ce qui ne changera rien pour certains éléments du groupe. Car, si les dirigeants semblent moins inspirés dans leurs choix depuis quelques mois et que Vieira n’est toujours pas parvenu à donner un style à son équipe, les joueurs sont bien loin du niveau escompté, à part Gouiri, qui a certes eu beaucoup de déchet, jeudi, mais a encore marqué. Par où commencer ? En l’absence de Dante, la charnière Bambu-nsoki donne la boule au ventre quand elle a le ballon. C’est parfois pire quand elle ne l’a pas. Benitez a du mal à assumer son nouveau statut de cadre. A droite, Atal manque d’air après deux sprints. Au milieu, Schneiderl­in n’a pas encore l’étoffe d’un patron. Rony Lopes nous fait regretter Ounas. Dolberg enchaîne galère sur galère. Claude-maurice et Myziane, deux bons garçons pourtant, sont au bord du précipice. Reine-adélaïde reste en rodage. Lees-melou, Kamara et Lotomba, eux, font le boulot. Quant à Cardinale, il donne de sa personne mais demeure un numéro 2.

Neuvième de Ligue 1, avec un match en moins, Nice n’est pourtant qu’à trois points du podium. S’il a perdu une grosse partie de son capital sympathie auprès de ses fans, il reste donc un candidat crédible aux premières places, compte tenu de l’effectif dont il dispose. Un objectif visé par Ie clan Ratcliffe, qui n’a pas encore mis de coup de pression. Avant la trêve et en ces temps moroses, le Gym a six matchs de championna­t (Dijon, Reims, Rennes, Nîmes, Lyon et Lorient) pour faire en sorte de redonner un peu de baume au coeur à ces derniers fidèles.

 ?? (Photo Cyril Dodergny) ?? Nsoki, Reine-adélaïde et Myziane dans le flou après la nouvelle défaite du Gym en Ligue Europa.
(Photo Cyril Dodergny) Nsoki, Reine-adélaïde et Myziane dans le flou après la nouvelle défaite du Gym en Ligue Europa.

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