Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Maud Fontenoy

- RAPHAËL COIFFIER rcoiffier@nicematin.fr

Pourtant, ces océans sont souvent négligés...

J’ai le sentiment qu’on a, en effet, une immense bibliothèq­ue sous nos yeux mais qu’on ne sait pas en lire les livres. Pire, qu’on les brûle...

Pour quelles raisons ?

En fait, l’homme s’est tourné vers la terre et a oublié les océans qui recouvrent les trois quarts de la planète. Il en a même fait sa poubelle. Si bien qu’ils sont devenus des géants aux pieds d’argile. Il est temps de tirer le signal d’alarme. De s’y consacrer corps et âme.

Plus facile à dire qu’à faire... Tout est un travail de longue haleine. Je crois au travail de fond. Ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Même devant des projets colossaux. On peut y arriver. Coup de rame après coup de rame...

Un défi immense !

C’est juste. Mais les conscience­s n’ont jamais été autant en mouvement. On voit de plus en plus de bleu. Les océans sont aujourd’hui au coeur des débats. En politique avec la création du ministère de la Mer par exemple, à l’école...

La France, dans tout ça ?

La France a assurément un rôle majeur à jouer. Elle possède une tradition maritime et est la deuxième puissance maritime mondiale. Elle possède beaucoup d’atouts pour prendre le leadership mondial de cette bataille.

Il faudra convaincre...

Oui, il y aura des pays moins motivés. Plus difficiles à entraîner. Mais regardez les Chinois, ils s’étendent sur la mer car ils ont déjà compris qu’elle sera l’eldorado de demain. Avec sept milliards d’humains, il est temps d’agir. D’éduquer. Je crois d’ailleurs beaucoup à l’éducation. Des jeunes, et des moins jeunes.

Par l’exemple ?

Quand on sait que nous mangeons l’équivalent d’une carte bleue de plastique par semaine, on est tous en danger. Ça fait réfléchir, non ?

Faut-il choquer pour réveiller les conscience­s ?

Je crois davantage au discours positif. Il est important d’ouvrir les yeux sur cette nature qui nous apporte tant. De la protéger. La regarder autrement. Il y a des alternativ­es à tous les étages. À celui du citoyen comme à celui des industries. Sinon, il ne nous restera plus rien...

Nous mangeons l’équivalent d’une carte bancaire en plastique par semaine...”

À chacun d’agir, alors...

Si chacun se dit c’est la faute de l’autre, on ne sauvera pas le monde. Un petit geste individuel au quotidien participe à changer la donne.

Le futur ?

J’essaye de partager mes connaissan­ces des océans pour faire évoluer les mentalités. Notre avenir passera par eux. Sans océans, pas de passé. Sans protection des océans, plus d’avenir...

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