Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« Il faut réconcilier l’écologie et l’économie, sinon l’écologie n’avancera jamais ! »
Loïc Dombreval, député LREM des Alpes-maritimes, cofondateur du Parti de la nature
Vétérinaire de formation, le député marcheur azuréen Loïc Dombreval, président du groupe d’étude parlementaire sur la condition animale, lance avec d’autres personnalités proches de la majorité – dont l’ancien ministre de la Culture Jean-jacques Aillagon –, le Parti de la nature, qui se veut le point d’ancrage d’une écologie pragmatique.
Quel est le but de ce nouveau parti ? C’est un parti qui a vocation à aborder la question de l’écologie par le respect de la nature, de la biodiversité animale et végétale. La crise sanitaire nous a livré au moins deux enseignements : le premier est que l’arrogance et la cupidité de l’homme à l’égard de la nature peuvent entraîner des catastrophes. Le coronavirus résulte d’une méconnaissance des milieux naturels et de la faune sauvage.
Le second est que jamais les gens n’ont autant ressenti un besoin de nature et de plein air. Ces deux éléments majeurs nous ont incités à nous rapprocher du contact de l’homme avec la nature quand on parle d’écologie. Celle-ci est, en effet, trop souvent devenue un terme générique qui englobe des tas de choses, parfois très techniques et abstraites, qui n’évoquent rien aux citoyens. Quand on parle de tel ou tel pourcentage à l’horizon de trente ans, ça ne parle à personne. L’écologie actuelle est trop souvent déconnectée de ce que ressentent les gens.
Mais il existe déjà plusieurs partis écologistes. Qu’allez-vous proposer de différent ?
Nous ne serons jamais dans l’incantation ni la radicalité. Nous voulons éviter des propositions théoriques et inapplicables qui éloignent, en fait, les citoyens de l’écologie, comme on l’a vu avec certains maires écolos qui ont desservi la cause. L’idée est d’être pragmatique. Nous devons stopper l’artificialisation des sols en zone périurbaine, nous préoccuper davantage du bien-être animal, avancer de manière dépassionnée vers la sortie des pesticides, créer un crime d’écocide, etc. Notre volonté est de mettre le réalisme au service de l’ambition écologique.
Vous allez quitter En marche ou c’est un engagement parallèle ?
C’est un engagement parallèle et transpartisan. Je suis quelqu’un de libre et j’ai horreur qu’on me range dans une case. La seule qui me convienne est celle du respect de notre planète et de la nature. J’ai la possibilité d’appartenir à deux mouvements et je veux porter ces questions de façon sereine et équilibrée, faire avancer la cause, mais en réconciliant autant que possible l’écologie et l’économie, en trouvant des compromis de société, sinon l’écologie n’avancera jamais ! Cette dernière doit embarquer tout le monde, en s’affranchissant des vieux clivages.