Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Une personne sur deux refuse le vaccin dans les Ehpad azuréens Seringues trop courtes au CHU de Nice

- AMANDINE REBOURG

« La vaccinatio­n est essentiell­e et doit être massive. » Tel est le message martelé hier, lors d’une conférence de presse, par la préfecture, le conseil départemen­tal des Alpes-maritimes et l’agence régionale de santé, alors que le taux d’incidence est de peu ou prou de 340 cas pour 100 000 habitants dans les Alpes-maritimes. Alors à défaut d’aller plus vite, plus haut et plus fort pour le moment, il faudra se contenter d’un espoir d’accélérati­on, d’une tentative d’amplificat­ion et d’une petite simplifica­tion, de cette campagne vaccinale. Pour les autorités, cette campagne est sur les rails et sera ajustée si besoin, mais pour l’heure, le voyage ressemble à un parcours long et semé d’embûches. Car en plus d’être soumis à l’approvisio­nnement des doses de vaccins, il faut convaincre les réticents, vacciner rapidement les personnes dans les Ehpad. « Le taux de résistance à la vaccinatio­n est très haut, dans les Ehpad, avec une personne sur deux refusant le vaccin », selon le préfet des Alpes-maritimes, Bernard Gonzalez. Et enfin, mettre en place les annonces du gouverneme­nt. D’autant que le taux d’incidence et le nombre d’hospitalis­ations n’incitent guère à l’optimisme. Charles-ange Ginésy, président du conseil départemen­tal a bien une idée pour accélérer la cadence : « amener » des personnels de santé du Départemen­t, capables de vacciner. Et demander à l’état plus de doses en raison de la situation sanitaire qui semble se complaire dans le rouge vif. L’idée est donc de fournir des bras pour accélérer la cadence de vaccinatio­n : 208 agents supplément­aires pourraient être sollicités par le Départemen­t pour les injections.

Six centres le  janvier

Du côté de l’agence régionale de santé, on affirme également que des renforts de personnels sont prévus pour « aider et démultipli­er » les moyens. Avec à l’arrivée, l’espoir de pouvoir vacciner 15 000 personnes par jour, dans l’un des six centres de vaccinatio­n qui seront opérationn­els dès le 11 janvier prochain. À une condition et pas des moindres : que les doses de vaccins soient disponible­s.

Parmi les communes qui accueiller­ont ces centres de vaccinatio­n, les communes de Grasse, Cannes, Nice, Antibes, Roquebilli­ère et enfin Puget-théniers qui, elle, reste encore en suspens. Du côté de la vallée de la Roya, les communes de Breil, Tende et Menton, auront elles aussi leur centre. Pour le moment, ils seront réservés aux « profession­nels de santé libéraux », a indiqué Romain Alexandre, délégué départemen­tal de L’ARS Paca.

Plus de doses

Car pour l’heure, côté approvisio­nnement, c’est un peu plus difficile. Les Alpes-maritimes disposaien­t hier de 7 800 doses du vaccin Pfizer/biontech, soit la possibilit­é de vacciner 3 900 personnes (chaque personne reçoit deux doses). Le départemen­t a été parmi les premiers à avoir été livré, en décembre dernier ; la seconde livraison est arrivée lundi.

Aussitôt arrivés, aussitôt livrés : le CHU de Nice, le CH de Cannes ainsi que celui d’antibes ont été approvisio­nnés.

Reste à savoir si la nouvelle fournée souhaitée par les autorités en raison de la situation préoccupan­te sur le plan sanitaire, sera approuvée en haut lieu. Sur ce point, rien n’est moins sûr. Quant à la simplifica­tion, elle arrivera peut-être avec le vaccin Moderna qui devrait

être disponible « à la fin du mois, en soutien au vaccin Pfizer/biontech », selon L’ARS Paca. S’il requiert lui aussi deux injections, sa conservati­on nécessite moins de logistique, puisque contrairem­ent au premier qui se conserve à - 70° C, lui ne nécessite qu’un stockage à - 20° C.

D’ici là, la campagne aura peut-être pris son rythme de croisière...

Les seringues fournies par Santé Publique France au CHU de Nice pour effectuer les vaccinatio­ns sont « trop courtes (...) pour des piqûres intramuscu­laires » nécessaire­s pour le vaccin Pfeizer/biontech, a expliqué à franceinfo Rémy Collomp, chef du pôle Pharmacie. Le CHU a dû utiliser ses propres aiguilles pour effectuer les vaccinatio­ns.

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(Photo Eric Ottino) Le Départemen­t pourrait solliciter  agents supplément­aires pour des injections.

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