Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
À Scène prépare les spectacles de demain
Au Théâtre de Nice, Muriel Mayette, la directrice, ne cache pas son désappointement : « Ce qui est traumatisant, c’est de ne pas avoir quelqu’un en face de nous qui ait le courage de nous dire : “on va rouvrir à telle date”. Même si c’est dans trois mois. On peut tout gérer à partir du moment où on a une clarté dans le planning (...) Notre chance, c’est d’avoir une troupe sur place et je répète au fur et à mesure ce que je monterai plus tard. En ce moment, c’est Marivaux que je donnerai cet été. J’ai de quoi travailler parce que j’ai les artistes. Par ailleurs, je compte faire une proposition filmée en vidéo mais adaptée au langage cinéma. » Muriel Mayette se dit « toujours combative. Les artistes ne sont pas déconnectés des problèmes et de la réalité. Ce qui est compliqué aujourd’hui est idéologique : on a l’impression que la culture serait un élément non essentiel. Or, je crois que la culture est la première des nourritures importantes pour se transformer et digérer la nouvelle vie qui s’impose à nous. »
F.
Faute de public, Scène 55 accueille les artistes en période de crise sanitaire. « En novembre et décembre, nous avons reçu une douzaine de compagnies, chacune durant une semaine », rembobine René Corbier, directeur artistique des lieux. « Nous mettons le plateau à disposition, ainsi que les techniciens, grâce à un apport financier de l’état. Ce sont les spectacles de demain, certains sont d’ores et déjà programmés. » Le spécialiste, tourné vers l’avenir, planche déjà sur la saison prochaine. « On espère qu’elle se déroulera normalement... Nous devons intégrer près d’un tiers de report, ce n’est pas simple. »
Des spectateurs solidaires
Le 18 janvier, c’est l’humoriste Kyan Khojandi qui dev(r)ait monter sur scène. « On ne se fait pas beaucoup d’illusions. C’est une date qui a déjà été reportée. Il nous reste toutefois un mince espoir. Si on peut redémarrer fin janvier, nous serons prêts. » La salle de spectacles peut compter sur un public fidèle. « Lors du premier confinement, la majorité des spectateurs ne se sont pas fait rembourser et ont préféré attendre les reports. Ils ont été très solidaires. Nous avons rouvert avec 60 % de notre capacité pour respecter la distanciation, c’était ça ou rien... On a affiché complet, il y a eu une forte demande et des listes d’attente jusqu’au reconfinement. »
En attendant la décision du gouvernement, la retransmission de spectacles en direct n’est pas à l’ordre du jour. « Nous n’avons pas misé dessus car c’est une méthode coûteuse qui touche un moins large public, il faut payer des équipes de tournage et de montage... »