Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
L’écologiste Jean-marc Governatori veut faire de la ville un immense potager
Il veut cultiver son jardin. Il veut inciter les Niçois à le faire. Il y croit dur comme... vert Jean-marc Governatori. Le conseiller municipal écologiste niçois organisait, hier matin, une conférence de presse en pleine promenade du Paillon. Son objectif ? « Une agriculture urbaine généralisée. Nice doit devenir un immense potager, au moins sur la moitié de tous ses espaces verts...» Cette faim de légumes et de fruits s’aiguise en raison de la crise actuelle et des menaces qu’elle fait peser sur l’alimentation, selon l’élu.
« Résilience et lien social »
A l’index : l’autonomie alimentaire de Nice. «Elleest près de 0 % et 35 000 Niçois sont en situation de précarité alimentaire d’après la Banque alimentaire. » Jean-marc Governatori est inquiet : « En cas de problème des transports routiers mettant à mal l’approvisionnement et de phénomènes climatiques extrêmes, la situation est potentiellement dramatique. » Elle l’est d’autant plus, « qu’à Nice, il n’y a que huit jardins ! Les écologistes veulent donc faire de Nice un jardin géant en accord avec les habitants : cela crée de la résilience mais aussi des liens sociaux. Il nous faut également créer des stocks stratégiques, de l’agriculture urbaine, des maisons de semences, sensibiliser la population... C’est urgent ! Car n’oublions pas que 50 % des paysans seront à la retraite dans 10 ans et l’on compte plus de 2 % d’exploitations en moins chaque année ».
« Susciter des vocations agricoles »
Comment stopper ce déficit ? « En réduisant les espaces engazonnés, trop nombreux, en écrivant à chaque Niçois pour expliquer la problématique, en suscitant des vocations agricoles. Sur 150 écoles, 22 à peine ont des jardins. C’est trop peu. » D’ici 2025, la municipalité prévoit le verdissement de la totalité des cours d’école.
Il y a aussi le foncier à labourer, selon Jean-marc Governatori : « La Métropole Nice Côte d’azur dispose de dizaines d’hectares qui pourraient être dédiés à l’agriculture urbaine plutôt qu’à des constructions. »
Pourquoi pas ? Sauf que soustraire des bouts de terre à la promotion immobilière pour les réserver à des tomates et des courgettes peut coûter cher à la Métropole.
Quant à consacrer 50 % des plantations à des productions potagères citadines entourées de gaz d’échappement, est-ce bien écolo ? Lors du conseil municipal du 14 décembre, Jean-marc Governatori avait demandé au maire d’intégrer des potagers dans les deux trames verte qui vont être définitivement végétalisées en centre-ville. Une proposition retoquée par le maire : « Mais sur le dédoublement de la coulée verte, nous envisageons des espaces consacrés à y aménager quelques potagers. »