Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

e Monaco E-prix : Da Costa s’invite au palmarès

Après s’être adjugé la pole position, le Portugais Antonio Félix Da Costa (DS Techeetah) a converti son avantage en triomphe grâce à un dépassemen­t millimétré dans l’ultime tour.

- GIL LÉON

Sébastien Buemi (SUI)

e.dams Renault

Sébastien Buemi (SUI)

e.dams Renault

Jean-eric Vergne (FRA)

DS Techeetah

A. Félix Da Costa (POR)

(DS Techeetah)

Alors, elles tournent un peu moins vite ou beaucoup moins vite que les F1 ? Forcément, la question brûlait certaines lèvres, hier autour du tracé grandeur nature de Monaco qui ouvrait enfin ses portes aux Formule E après trois premières éditions enchaînées sur le tourniquet riquiqui du port. Question inutile. Stérile. Superflue. Ridicule.

À quoi bon comparer une jeune monoplace électrique en plein développem­ent dont le groupe propulseur développe 250 kilowatts (l’équivalent de 340 ch) avec le monstre de puissance (environ 1000 ch) d’une discipline reine roulant des mécaniques depuis plus de soixante-dix ans ? Du 4e Monaco E-prix disputé deux semaines avant le très attendu retour de sa majesté F1 en Principaut­é, ainsi, on ne retiendra point un écart chronométr­ique rimant à rien. On préfère plutôt garder en mémoire l’image du sourire taille banane du héros survolté de ce samedi 11 mai : Antonio Félix Da Costa.

Le coup de griffe de Félix le chasseur

Sûr que le pilote portugais du team DS Techeetah n’oubliera pas de sitôt son sixième jour de gloire dans une discipline qu’il anime depuis la saison 1 (20142015). Sur les tablettes de cette Formule E qui vient d’intégrer le cercle restreint des championna­ts du monde, le voilà vainqueur à part. À jamais le premier sur une vraie piste de Formule 1, s’il vous plaît ! Et pas n’importe laquelle... La timbale, le champion en titre FIA FE est allé la chercher en tutoyant l’excellence. D’abord lors des qualificat­ions où il s’adjuge la pole position d’un souffle : à peine 12 millièmes de marge sur le Néerlandai­s Robin Frijns (Envision Virgin Racing), et guère plus sur le Néo-zélandais Mitch Evans (Jaguar) et le Français Jeaneric Vergne, son coéquipier, lauréat de la précédente édition. De quoi espérer une course palpitante. Promesse tenue ! Trois heures plus tard, le combat des gros bras tient bel et bien ses promesses. Si elles ne battent pas des records de vitesse, les monoplaces « Gen2 » (2e génération) assurent le spectacle. Frijns surprend Da Costa dès le 3e tour, dans le goulet de Sainte-dévote. Le premier dépassemen­t marquant. Pas le dernier, loin s’en faut. Au gré des stratégies, les positions changent et le suspense va crescendo. À l’entame de la 18e boucle, Evans s’infiltre lui aussi dans un trou de souris, pied soudé. Il flirte avec le rail de l’avenue d’ostende pour s’approprier les commandes. Après la seule interventi­on de la voiture de sécurité, Félix le chasseur n’a plus le choix. II joue son va-tout dans l’ultime tour. Un freinage chirurgica­l à la chicane du port lui permet de porter un coup de griffe décisif sur la Jaguar. À court d’énergie, Evans cède aussi à l’assaut de Frijns qui lui chipe la 2e place sur le fil.

Vergne reste dans le match

« Ce fut sans doute le dépassemen­t le plus risqué de ma carrière », lacha ensuite le natif de Cascais (29 ans) avant de partir illico arroser son succès en sautant dans la piscine du stade nautique Rainier-iii depuis le plongeoir de 5 mètres. « Compte tenu de notre début de saison en demi-teinte (14e avec 24 points après les 6 premiers E-prix 2021, ndlr), je me suis mis beaucoup de pression cette semaine pour arriver à ce résultat. Je voulais vraiment y parvenir et je me suis donné les moyens de le faire. »

Ce matin, le tenant du titre respire mieux : 4e de la hiérarchie provisoire à 10 longueurs du nouveau leader, Frijns, qui profite, lui, de la journée cauchemard­esque de son compatriot­e Nyck de Vries (Mercedes), contraint à l’abandon.

Chez DS, Vergne, 4e avec le meilleur tour en course, reste aussi dans le match (7e à 16 pts). Après avoir prolongé son hégémonie au pied du Rocher, le constructe­ur français demeure plus que jamais en course pour en faire de même au sommet du championna­t FIA FE.

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(Photo Jean-françois Ottonello) Pole et victoire : une démonstrat­ion magistrale signée Da Costa.
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 (saison )  (saison )
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 (saison )
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(Photos J.-F. O.)
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 (saison )

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