Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Pierrot Agostini, la dernière ascension
Avec Jean Ortelli, Roland Biancone et Georges Buzzi, il a formé au coeur des années un quatuor indissociable autant qu’inoubliable sur les pentes des courses de côte. Ici et ailleurs, jusqu’aux sommets les plus réputés de l’hexagone, Ampus, le Ventoux, le Mont-dore, Turckheim, le col Saint-pierre... On les appelait les Mousquetaires Alpine du Sud Est. Décédé à l’âge de ans, mercredi à Antibes, Pierre Agostini s’en est allé lors d’une ultime ascension rejoindre ses compères de chasse au chrono, là-haut.
« Pierrot, c’était un poète du sport automobile », confie Stéphane Ortelli, le digne fils de Jean. « J’adorais sa façon de raconter le bon vieux temps. »
Pour Pierrot le Niçois, l’heure du premier départ sonne en , au volant d’une A achetée à l’ami préparateur Bernard Collomb. Les résultats positifs s’enchaînent d’emblée. De quoi l’inciter à partir à l’assaut du championnat National de la montagne . Une initiative couronnée de succès puisqu’il s’adjuge le titre. Au passage, il remporte aussi le challenge Alpine organisé par Jean Rédélé, le patron de la firme dieppoise. Celui-ci cravachera ensuite une Berlinette compétition client groupe dont le moteur est affûté par Bernard Collomb puis par les mains expertes du « sorcier » niçois Paul Condrillier. Parmi ses principaux coups d’éclat, il y a la victoire acquise au Revard, en , devant un certain Jean-pierre Nicolas.
Les Mousquetaires du
Sud Est ne perdaient d’ailleurs jamais une occasion de donner du fil à retordre aux pilotes d’usine Alpine, Andruet, Thérier, Darniche, Vinatier... Deux ans plus tard, Agostini se permet même de conquérir le Mont-cenis. L’épreuve d’ouverture du championnat d’europe dont il prend les commandes. Hélas, Alpine refuse de le soutenir pour la suite de cette campagne continentale. Une décision qui précipite la fin d’une carrière ayant marqué les esprits. Casque et combinaison remisés, le dernier Mousquetaire se consacrera pleinement à son autre passion : les chevaux. Depuis une vingtaine d’années, il tenait les rênes de l’écurie du Trépaut perchée en haut du col de Vence, à Coursegoules.
Les obsèques de Pierre Agostini