Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Élection de Mitterrand : Nice se souvient
Deux élus niçois, Rudy Salles et Paul Cuturello, se souviennent du soir de son élection.
Il y a 40 ans, jour pour jour, les Français découvraient derrière leur poste de télévision, parfois encore en noir et blanc, le visage de leur nouveau président.
« Le péril rouge », pour la droite
La gauche qui n’avait quasiment plus gouverné depuis la Libération accédait au pouvoir. Une gauche plurielle qui en même temps qu’elle suscitait beaucoup d’espoir dans son camp, effrayait toute une partie de cette France coupée en deux.
À l’image d’un monde bipolaire, dirigé à l’est d’une main de fer par Brejnev et marqué par la guerre froide. Pour la droite le « péril rouge était aux portes du pays » ,résume l’historien niçois Yvan Gastaut « même si cette crainte était en partie fantasmée ». « Tout comme les espoirs des gens de gauche ont, au final, en partie été déçus. » Il n’empêche que ce 10 mai 1981 a marqué la France. « Tous ceux qui l’ont vécu en gardent des souvenirs : l’annonce à la télé par Elkabbach, le passage au Panthéon et quelques jours plus tard la nomination des ministres communistes. » Finalement, constate ce spécialiste, des dates qui « font césure » dans l’histoire du pays post 1945, il n’y en a pas tant que cela : «Ilyaeubien sûr la Libération, la fin de la guerre d’algérie en 62, mai 68, l’élection de Mitterrand en 81 et… La coupe du monde de football de 1998. » Le 10 mai s’était d’ailleurs conclu par une fête populaire dans la rue. « Non pas de la France, mais d’une France. Y compris à
Nice. » Même si ici en ces terres de droite, plus qu’ailleurs, la surprise avait été totale. « Bien que les résultats étaient inversés. Giscard était arrivé en tête dans le département avec 58 % des voix. »
Il n’empêche que François
Mitterrand est devenu aussi le président des Azuréens.
Max Gallo porte-parole
Et d’ailleurs « le Niçois Max Gallo est devenu le porte-parole de son premier gouvernement », rappelle l’historien. Tandis qu’à la frontière mentonnaise les contrôles douaniers étaient renforcés. « Parce qu’à l’époque on craignait que l’arrivée au pouvoir de la gauche entraîne une fuite des capitaux. Fantasme encore. » Ce lundi, les militants socialistes des Alpes-maritimes lui rendent hommage, à 18 heures, sur l’avenue François-mitterrand à Nice, près de Saintjean d’angély.