Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
PROFESSION : POLICIER
En immersion avec les forces de l’ordre de Cagnes-sur-mer Contrôles, rixe... au coeur d’une patrouille
Évolutions, difficultés, enjeux : quel est le ressenti de la police nationale ? Quel est son quotidien ? Immersion avec les forces de l’ordre en charge de Cagnes-sur-mer et Saint-laurent-du-var.
Treize jours après l’attentat de Rambouillet qui a coûté la vie à une agent administrative de la police nationale, Stéphanie Monfermé, ils viennent de nouveau, de perdre un des leurs. Le brigadier Eric Masson, 36 ans, a été tué par balle sur un point de deal, dans le centre d’avignon, mercredi. « Nous ferons, malheureusement, comme d’habitude, un hommage le jour des obsèques(1). Il y a de la tristesse, de la colère. Mais avant tout : le recueillement et le soutien pour nos collègues », lâche Vincent Leblond. Il est à la tête du commissariat de Cagnes-sur-mer en charge également du secteur de Saint-laurent-du-var. Une institution qui compte plus de cent trente professionnels.
« Un commissariat, ce n’est pas juste pour déposer une plainte. Le public doit ressortir avec une réponse et pas nécessairement avec un papier en main », appuie le commissaire.
Le commissariat cagnois, une fourmilière à tous les étages. Ici, le pôle psychosocial chapoté par une intervenante sociale, en convention avec le Département. « Le coeur de mon travail est axé sur les violences intrafamiliales. Des conflits de couple, des violences physiques, psychologiques. J’accueille, j’écoute, j’oriente », explique la professionnelle qui affiche 15 ans de carrière. Là, le bureau des dépôts de plaintes. « Le public est parfois agressif, vindicatif parce qu’il est en attente. Nous sommes aussi là pour les guider. Il y a énormément de personnes qui pensent aussi que ça se passe comme dans les séries américaines... Certains nous tendent un bout de papier et disent “vous allez pouvoir le passer au scanner” », sourient deux fonctionnaires de police. Deux femmes. L’une est arrivée à Cagnes-sur-mer en 1993, « l’époque où il n’y avait pas de vestiaires pour les femmes ». L’autre en 2002. « Nous avons gagné en confort, en équipement et c’est aussi très important », glisse, à l’unisson, le duo qui a également vu de nouveaux outils se développer.
La digitalisation pour décharger le
La dématérialisation pour les procédures pénales, le dispositif gouvernemental Perceval qui permet de signaler une fraude à la carte bancaire, en ligne. La plateforme « Moncommissariat.fr » pour s’informer, signaler, par exemple, des comportements pouvant être liés à un trafic de drogue, etc. « Tout cela permet de ne pas encombrer nos lignes d’urgence. L’appel au 17, c’est 10 millions d’appels en France par an. Et 75 % d’entre eux sont, non urgents ou malveillants, détaille Vincent Leblond. Donc, c’est à nous de trouver des moyens pour optimiser les réponses apportées au public. »
1. L’ensemble des organisations syndicales ont décidé d’une marche des policiers prévue le mercredi 19 mai à Paris.