Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Comment les entreprises gèrent la prise de congés en pleine pandémie ?
Après les vacances scolaires soudainement avancées en avril, puis l’annonce, il y a quelques jours, de la possibilité de se déplacer au-delà de 10 kilomètres avec la perspective de profiter pleinement des jours fériés de mai, les services des ressources humaines des entreprises doivent plus que jamais faire preuve de flexibilité dans la gestion des congés de leurs salariés.
L’exemple de Convers Télémarketing, société spécialisée dans les relations clients, qui emploie 200 salariés à Nice. « Avec les fermetures de crèches et d’écoles, nous étions déjà dans une certaine agilité, rapporte Anne Cagnard, cofondatrice et DRH de la société, et présidente de L’ANDRH (Association nationale des directeurs de ressources humaines) Côte d’azur. En avril, nous avons eu cette fois moins de mamans qui se sont arrêtées, car elles ont demandé à leur conjoint de s’occuper des enfants. Ce qui a pour conséquence moins de perte pour les entreprises qui emploient majoritairement des femmes. À Convers, 72 % des salariés sont des femmes. » « L’annonce de l’assouplissement des restrictions au mois de mai, on s’y attendait. Ça fait un moment que la date de la mi-mai avait été évoquée. À Convers, nous n’avons pas eu trop d’afflux soudain de demandes de congés pour mai. Les salariés avaient plus ou moins prévu », ajoute la DRH de l’entreprise.
Davantage de demandes de congés longs cet été
« En revanche, pour cet été, nous avons davantage de demandes des congés longs, un mois à un mois et demi contre deux à trois semaines habituellement. Nous essayons de faciliter au maximum, et nous comprenons que les salariés aient besoin de décompresser en cette période où tout le monde a l’impression de ne faire que travailler. Mais nous n’avons pas forcément une baisse d’activité l’été. Habituellement, on compense par des recrutements, mais cette année, nous avons des difficultés à trouver des candidats. »
En cas d’afflux de demandes de congés pour une même période, comment trancher ? Qui est prioritaire ?
« C’est droit du travail qui s’applique,
répond Anne Cagnard. Priorité aux familles, puis à l’ancienneté [lire en encadré page ci-contre]. D’où l’importance de la diversité avec des jeunes, des seniors, des femmes, des hommes. Il est important d’avoir un bon outil de planification, de bien communiquer avec les salariés et le conseil économique et social, pour que tout le monde ait les mêmes réponses et éviter le sentiment d’injustice. En cas de refus, celui-ci doit être motivé ».