Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Coup d’arrêt à une rave-party entre trois départements
Quelque 250 ravers, dans près d’une centaine de véhicules, ont tenté d’échapper aux gendarmes à Séranon en passant des Alpes-maritimes aux Alpes-de-haute-provence, puis au Var.
Les quatre voitures qui remontaient un chemin forestier, de nuit, en plein couvre-feu, ont évidemment intrigué les gendarmes. Il était 19 heures, samedi soir, dans le secteur de Séranon, un village de moins de 500 âmes bâti au pied d’une immense falaise creusée par l’érosion. Un coin de nature paisible qui a pour particularité d’être situé aux confins des Alpes-maritimes. Il jouxte à quelques kilomètres le département du Var et des Alpes-de-haute-provence. « La patrouille a décidé de les contrôler. Il s’agissait d’une dizaine de personnes, parties en éclaireur, pour trouver un terrain en vue d’une free party », explique le colonel Jean-michel Doose, adjoint au commandant de groupement de gendarmerie des Alpes-maritimes. Après avoir verbalisé, la gendarmerie a très vite compris que des renforts seraient nécessaires. Ces quatre véhicules de ravers n’étaient effectivement que la tête de cortège d’un vaste rassemblement de 250 personnes, pour près d’une centaine de véhicules. Un numéro d’appel, connu des seuls ravers, leur permettait de recevoir les indications.
Une soixantaine de gendarmes mobilisés
La gendarmerie a rapidement monté une opération coordonnée entre les trois départements limitrophes. Dans les Alpes-maritimes, 66 personnes ont reçu une amende de 135 euros pour non-respect des mesures de confinement. Trois conducteurs ont vu leur véhicule immobilisé pour conduite sous l’emprise de stupéfiants. Croyant vraisemblablement échapper aux gendarmes, les ravers ont alors décidé de se diriger vers le village de Peyroules, dans les Alpes-de-hauteprovence, distant d’à peine une quinzaine de kilomètres. Là encore, la centaine de personnes restante, répartie dans une trentaine de véhicules, est tombée sur le dispositif de gendarmerie, avec de nouvelles verbalisations à la clé.
Pas découragés pour autant, les fêtards ont abattu une dernière carte : le village de Callas, dans le Var, situé cette fois à 40 kilomètres de là. Mais il était écrit que la rave-party ne se ferait pas : la gendarmerie varoise les attendait au tournant. Au total, et sur les trois secteurs, ce sont près d’une soixantaine de gendarmes qui ont été mobilisés pour mettre un terme aux espoirs de fête clandestine.