Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Prendre soin des soignants en leur mettant la pression
À l’hôpital des Sources, depuis plusieurs semaines, l’association Human Impact organise des séances gratuites de shiatsu, technique d’acupression, pour libérer les tensions des praticiens.
Mettre le doigt là où ça fait mal. C’est un peu la devise, le remède de Human Impact. Cette association nationale organise des centaines de séances de shiatsu gratuites, destinées aux soignants hospitaliers français.
À Nice, deux établissements sont concernés : Pasteur 2 et Les Sources. Immersion dans cet hôpital de Rimiez, où se succèdent sur la chaise ergonomique, médecins, infirmiers, aides-soignants. Le Docteur Joris Deslandes, responsable de l’unité de soins longue durée, s’installe sur le siège rembourré. C’est sa seconde séance. Il témoigne : « La pression, c’est toute l’année. J’ai un métier, où il y a un travail intense et du stress. On doit faire face à la détresse du patient, de la famille après les confinements successifs et les interdictions des visites. Pour moi, la Covid est une guerre moderne...» Catherine Lombard, spécialiste de shiatsu à Grasse, s’apprête à dissoudre les tensions
Qui est Human Impact ? Qui est derrière cette association basée à Paris, proposant 1 500 séances de shiatsu jusqu’à la fin juin, aux soignants de six hôpitaux français ? Un président. Pierre Guigan. Ingénieur en informatique.
« J’avais le temps, le réseau, les compétences et il y avait d’énormes besoins », raconte Pierre Guigan. L’association, animée par 15 bénévoles, est née en 2018. « À la suite de nombreux mouvements sociaux autour des acteurs de la santé, épuisés par des horaires à rallonge, du praticien. Durant 25 minutes. « Cette discipline est un art de santé japonais, reprenant toutes les connaissances de la médecine traditionnelle chinoise, explique-t-elle. On utilise des points d’acupuncture, les tsubos, et on agit par pressions des doigts, des mains, des coudes sur le dos, sur la nuque, la tête, les bras. Ce sont des pressions douloureuses, mais libératrices. »
Démarche de bien-être
Libérer le corps, le mental, le psychisme des soignants ? Hervé Ferrant, directeur général de l’hôpital Les Sources, y est très attaché : « Depuis 2017, dans le cadre d’un accord d’entreprise sur la qualité de vie au travail, nous accompagnons nos 400 salariés afin de leur rendre la vie plus agréable. Ils gèrent 200 lits de gériatrie et ce n’est pas toujours facile. Des séances de sophrologie, fitness, ostéopathie sont déjà proposées gratuitement par l’établissement. Avec la Covid, nous avons ouvert une des salaires et des effectifs qui ne suivaient pas. Une profession particulièrement pénible et des gens très sensibles souffrant d’un stress plus fort que la moyenne. On s’est dit : “Que faire pour les aider ?” Car un soignant, qui n’est pas bien, finit par produire un moins bon rendement ? Comment les apaiser ? On a cherché une discipline efficace : le shiatsu. C’est comme de l’acupuncture sans aiguilles. »
« Au bout et à bout... »
Cette démarche a eu une légitimité supplémentaire avec la crise de la Covid : « Les soignants sont au bout et à bout. Ils font le taf, il faut s’en occuper en apportant une prise en charge de leur bienêtre. »
Sur un hôpital, l’association est présente trois mois minimum : « On veut voir le personnel soignant plusieurs fois. Dès qu’on intervient, on crée un site Internet dédié à l’hôpital pour que médecins, infirmiers, aides-soignants puissent prendre rendez-vous. On apporte tout le matériel. Quant à nos praticiens, ils sont tous adhérents du Syndiunité de 12 lits. En outre, notre réanimation et notre surveillance continue ont régulièrement accueilli des malades Covid du département. Ce shiatsu, qui est un peu parti des Sources – car une de mes connaissances de santé membre de Human Impact me l’avait proposé pour les soignants cat des professionnels de shiatsu, partenaire historique de Human Impact. » Chaque séance est donc gratuite pour le soignant et pour son établissement. Or, ça coûte cher. – s’intègre totalement dans notre approche du bienêtre. Depuis 3 mois, les praticiens qui le souhaitent, en bénéficient 2 fois par semaine, c’est pris en charge par des mécènes, donc gratuit, et ça plaît beaucoup, surtout en ce moment. Il faut cocooner ce personnel ; dont la charge est
Comment l’action de l’association est-elle alors possible ? « Grâce à la générosité de mécènes privés (comme Eurvad, MGEN, Malakoff Humanis, Univi... N.D.L.R.) et de particuliers. On a également 24 x 22 cm 32 pages Papier FSC Relié sous jaquette 12 € accrue et les modes de travail complexes. Ce shiatsu est un vrai plus...»
« Épargne en anxiolytiques »
Dans la petite salle où s’égrène une musique zen, s’aidant de son corps afin d’avoir un meilleur ressenti mis en place des journées Impact pour les entreprises : on présente le shiatsu aux salariés d’une entreprise qui s’engage à faire un don. »
Avis aux mécènes et patrons désireux de faire un geste final, Catherine s’applique toujours à délier les noeuds musculo-squelettiques et à faire baisser le stress du jeune docteur.
Le pétrissage digital semble efficace : le médecin est au bord de l’endormissement. « Moi, ça me détend réellement », souffle-t-il. Il n’est pas le seul : « Ces séances sont bien perçues ici. Elles délassent, génèrent une face à la charge émotionnelle et permettent d’avoir des relations plus sereines. »
C’est au tour d’élodie Fossois, infirmière en rééducation. Elle débarque avec des tensions dorsales. « On est toujours debout, on pousse le chariot de médicaments, on manipule des patients post-avc et postcovid, forcément, le dos et les épaules trinquent. Dès la première séance, les douleurs ont disparu. » Elles reviennent aussi. Catherine Lombard le sait : « Les effets ne sont pas toujours immédiats. Entre 3 et 4 séances sont nécessaires. » afin de
Deux sites sont à leur disposition : humanimpact.fr et lachainedesmercis.fr soutenir les soignants.