Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Avis de tempête pour le référendum sur le climat
Des dizaines de milliers de Français ont réclamé hier une plus grande ambition écologique, alors que la promesse d’un référendum pour inscrire le climat dans la Constitution semble s’éloigner.
Emmanuel Macron s’était engagé devant les membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) à envoyer aux parlementaires leur proposition de modification de l’article 1 de la Constitution mais, face aux réticences du Sénat sur la formulation (le texte doit être voté dans les mêmes termes par les deux chambres pour pouvoir être soumis à référendum), le JDD a affirmé hier que le président avait renoncé au scrutin. L’élysée a assuré que la modification de la Constitution pour y intégrer la protection du climat n’était « en rien enterrée », mais sans évoquer toutefois, dans un premier temps, le référendum par lequel le président souhaite valider ce changement.
« Il n’y aura pas d’abandon.
Ce texte va vivre sa vie parlementaire, qui seule permet d’aller au référendum si les sénateurs et les députés s’accordent », a ensuite insisté Emmanuel Macron, en marge d’un déplacement à Strasbourg.
« Un rendez-vous raté »
« Si les choses restent en l’état, il ne pourra pas y avoir de référendum », avait expliqué un peu plus tôt sur Radio J le président de l’assemblée Richard Ferrand. «Ausénatilyaune majorité plus conservatrice (...) sur les questions environnementales ».
Le projet de loi grave, à l’article 1er de la Constitution, que la France « garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et la lutte contre le dérèglement climatique ».
Or, la majorité du Sénat rejette le terme « garantit », qui donnerait selon elle à la préservation de l’environnement une forme de priorité sur les autres principes constitutionnels. L’élysée a eu beau assurer que la mesure n’était pas enterrée, écologistes, partis de gauche et syndicats, qui manifestaient hier dans plusieurs villes de France pour dénoncer « un rendez-vous raté pour le climat », y ont vu une preuve de plus des reniements de l’exécutif.
« Un signal inquiétant »
« Il s’agit de continuer à dénoncer le manque d’ambition de la loi climat et, depuis ce matin, l’abandon quasi certain du référendum qui constitue une reculade de plus », a résumé Cyril Dion, garant de la CCC, présent dans le cortège parisien. L’annulation éventuelle du référendum «envoie un signal inquiétant sur la prise de conscience sur ces sujets chez les parlementaires », a noté Greenpeace. Selon les organisateurs, quelque 115 000 personnes (46 918 selon la police) ont participé hier à 163 défilés à travers le pays.