Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« La télé m’a empêché de faire mon métier d’acteur »

Stéphane Guillon rempilera cet été en prof au côté de Joeystarr dans « Le Remplaçant », sans négliger de peaufiner son retour scénique à l’orée de la présidenti­elle. Rencontre à

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

Impossible de faire plus détendue pour une rencontre. C’est à l’heure du petit-déjeuner, dans le sillage d’une semaine de quiétude à la Bastide de Ramatuelle, que Stéphane Guillon se prête au jeu des questions-réponses. Une fois faite les présentati­ons avec sa nouvelle compagne, la comédienne belge Sophie Maréchal, le Parisien aux attaches sudistes (sa mère possède une maison familiale à Mougins) passe en revue leurs étapes de promenades entre L’escalet, Gassin et Sainttrope­z. « Ici c’est à moi qu’on demande des photos dans la rue, mais à Bruxelles, c’est tout pour Sophie ! », sourit-il en se tournant vers la jeune femme repérée dans Section de recherches. Une parenthèse enchantée avant le retour scénique et sur les plateaux cet été…

Que fait Stéphane Guillon à la Bastide de Ramatuelle ?

Je suis un ami des maîtres des lieux, Anne Kaigre et Dominique Bergin, que j’ai connus dans le cadre du métier puisqu’il est co-propriétai­re du théâtre de la Madeleine et du théâtre des Mathurins. Il est venu voir un spectacle, nous avons sympathisé et avons en projet de monter une pièce ensemble. Pour l‘heure, nous passons un séjour magnifique dans leur Bastide, un lieu très zen, intimiste, qui m’a aussi permis de montrer mes talents lors d’une partie de pétanque que j’ai gagnée. Vous pouvez l’écrire ! (rire)

Évoluez-vous dans le cadre de la présidenti­elle de  ? Normalemen­t, je devrais faire mon retour sur scène à l’orée de cette échéance, même si nous n’avons encore aucune perspectiv­e, car les demi-jauges, ce n’est rentable pour personne… Mon nouveau spectacle s’intitulera C’est merveilleu­x quand ça se passe bien .Ilest en cours d’écriture et sera évolutif, puisque effectivem­ent nous avons la perspectiv­e de la présidenti­elle. Il comportera aussi forcément des réflexions sur le confinemen­t…

La revue de presse sera donc au programme ?

Oui, mais pas que…

J’ai toujours allié sketches et stand-up – même si je n’aime pas ce terme –, sauf que cette fois, je vais m’adresser beaucoup plus au public qu’avant. J’avais envie de ça.

Si, demain, la comédie vous tendait les bras, en serait-ce fini du seul en scène ? Non, non. Je ne l’ai jamais abandonné même lorsque je suis passé par radio, télé, films ou propositio­ns de théâtre.

Prêt à rempiler pour

Le Remplaçant avec Joeystarr qui a fait les belles audiences de TF en avril dernier ?

Mais oui ! D’ailleurs on rempile. Les audiences ont été énormes. Huit millions en diffusion et un million en replay. Du jamais vu. On se retrouvera dans la région parisienne en juillet. Joey a besoin d’être près de sa base ! Je n’ai encore rien lu, ni ne peux vous donner d’indiscréti­ons sur le casting, mais ceux que vous avez vus seront là. Sachant qu’il y aura forcément des nouvelles têtes.

C’est le secret pour que ce genre de fiction tienne dans la longueur.

Vous repartez dans le rôle du prof de maths traité de«têtedecon»par Joeystarr sans avoir rien lu ? Lorsqu’on fait un pilote, vous vous engagez à dire oui pour la suite. C’est contractue­l et ça permet à TF de se donner des perspectiv­es selon l’accueil des téléspecta­teurs. Là, étant donné le succès, les épisodes ont été commandés un peu dans l’urgence, mais il est naturel de prolonger l’aventure.

Vous revoir en chroniqueu­r télé est-il « irrévocabl­e », comme dirait Noël Mamère ? Oui. Quoi qu’on me propose. Pour une raison très simple, la télévision en tant que chroniqueu­r m’a empêché de faire mon métier d’acteur. Maintenant que j’ai la chance de refaire de l’image dans des séries, au cinéma, il n’y a aucune raison que je casse mon jouet pour refaire une chronique dans une émission de variété… Deux millions de vues tous les samedis soir, le marqueur est très fort. Des réalisateu­rs me disaient d’ailleurs : « On ne t’imagine plus autrement que le Stéphane Guillon chroniqueu­r. » Je perçois bien que depuis, leur regard sur moi a évolué dans le bon sens.

Que vous inspirent les régionales qui sont en train de virer au feuilleton chez nous entre Les Républicai­ns, La République en marche et un ancien ministre de Sarkozy sous bannière RN ?

Ici, la situation a toujours été exacerbée ! Rien n’est tiède dans le Sud. Que ce soit la politique, le foot ou la météo (sourire).

Ça fait partie du charme des lieux. Et puis, vous avez aussi récupéré Mélenchon

[il a été élu député des Bouches-durhône en

, Ndlr]. Vous êtes plutôt gâtés quand même… Sans parler de la bonne percée du Rassemblem­ent national. On va vraiment vers le meilleur ! (ironique)

Quelle est votre appréciati­on du discours de candidatur­e d’emmanuel Macron à la présidenti­elle de  sorti des algorithme­s de la machine d’un chercheur niçois du CNRS ?

() (Il lit) Dans la musique et la rhétorique, c’est vraiment du Macron. Sixième ligne, il cible les extrêmes. On y est !

Où en est votre collection de contrôles fiscaux ?

Ça s’est beaucoup calmé.

Je dois cela à Nicolas Sarkozy qui va porter un bracelet électroniq­ue, donc ça m’amuse beaucoup. (grand sourire)

Ami de Coline Berry qui fut votre imprésario et ayant tourné sous la direction de Richard Berry, continuez-vous à «lafermer» sur l’affaire qui les oppose ? Oui ! Question suivante…

‘‘ Politique ou météo, rien n’est tiède dans le Sud”

Alors, une dernière confidence ? (Sa compagne l’y incite) Allez, je peux le dire, je vais tourner dans La Page blanche [a priori l’adaptation de la BD sur une jeune femme amnésique, signée du duo Boulet-pénélope Bagieu parue en , Nldr], le premier long-métrage de l’ au tri ce scénariste de talent Muri elle Magellan. Ce sera aussi en juillet en région parisienne. Je donnerai notamment la réplique à Sara Giraudeau. 1. Nos éditions du 7 mai.

‘‘ Sarkozy avec un bracelet électroniq­ue, ça m’amuse”

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