Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Le pass sanitaire européen en phase de tests en France L’assemblée valide le « pass sanitaire » malgré les critiques

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Le pass sanitaire européen, qui fait toujours l’objet de négociatio­ns politiques au sein de l’union européenne (UE), a commencé, hier, une phase de tests qui doit lui permettre d’être opérationn­el techniquem­ent en juin, avant la saison estivale, a annoncé la Commission européenne. La France et Malte sont les deux premiers pays à tester, depuis hier, l’interopéra­bilité du système. Il s’agit de vérifier la capacité des Etats membres à se connecter à la « passerelle » européenne mise en place. Cette phase pilote, qui s’échelonne sur deux semaines, concerne au total  pays de L’UE plus l’islande, a indiqué un porte-parole de l’exécutif européen, Johannes Bahrke. Cette phase n’implique pas l’utilisatio­n de données réelles ni la participat­ion de citoyens. Mais dès le er juin, les pays membres pourront commencer à se servir du système dans des conditions réelles s’ils sont prêts, a précisé le porte-parole.

Ce certificat sanitaire européen contient un code QR indiquant que son titulaire a été vacciné, ou qu’il a passé un test négatif ou encore qu’il dispose d’une immunité après avoir été infecté par le Covid-. Il s’accompagne d’une signature électroniq­ue qui atteste de son authentici­té. Lors du contrôle du certificat par l’autorité compétente (garde-frontière, police), le code QR est scanné et la signature électroniq­ue est vérifiée. Il revient aux Etats membres de décider s’ils intègrent ce certificat dans leur applicatio­n de traçage nationale -comme en France- ou s’ils utilisent une applicatio­n distincte. Le système est développé par les entreprise­s allemandes Tsystems et SAP. « Condition de la liberté » ou « impasse » ? Les députés ont validé la création d’un « pass sanitaire » pour l’accès aux grands événements [lire ci-dessus], malgré les sévères critiques des opposition­s, hier soir lors de l’examen du projet de loi de sortie de la crise sanitaire.

Cette mesure phare du texte introduite par le gouverneme­nt en commission des Lois a fait l’objet d’un tir de barrage des opposition­s avec à la clef de longues discussion­s et de nombreux amendement­s rejetés, y compris des centristes du Modem.

« On nous dit que c’est un projet de loi pour gérer la sortie de cette crise sanitaire et on nous pond la mesure la plus coercitive de contrôle depuis le début de la crise du Covid », a taclé Eric Coquerel

(LFI). « Vous ouvrez la boîte de Pandore. »

Rouvrir les établissem­ents recevant du public

« C’est la condition de la liberté », a rétorqué le député LREM, Roland Lescure. « Le pass sanitaire doit nous permettre de rouvrir des établissem­ents recevant du public, des festivals, des lieux de rassemblem­ent. Si nous avions pas le pass sanitaire, nous devrions attendre beaucoup plus longtemps », a prévenu le secrétaire d’etat en charge du numérique Cédric O, ajoutant : « Le “pass sanitaire” ne garantit pas qu’il n’y a aucun risque, il diminue les risques. »

L’outil d’abord réservé aux déplacemen­ts vers ou depuis l’étranger [lire ci-contre], subordonne­ra l’accès à des grands rassemblem­ents ou de certains lieux à la présentati­on d’un résultat négatif d’un dépistage virologiqu­e, ou un justificat­if de vaccinatio­n ou une attestatio­n de son rétablisse­ment à la suite d’une contaminat­ion.

« Le dispositif est entouré de garantie suffisante car il ne s’appliquera pas aux activités quotidienn­es », a redit le rapporteur LREM Jean-pierre Pont.

Une jauge à mille personnes a été promise par le gouverneme­nt mais sans l’inscrire dans le marbre de la loi.

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(Photo AFP) Olivier Véran est venu, hier, convaincre les députés pour obtenir leur feu vert à la levée progressiv­e des restrictio­ns sanitaires sur tout le territoire.

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