Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Les étudiants rémunérés pour l’aide aux devoirs
Depuis hier, 25 000 jeunes ont la possibilité d’être payés en échange du soutien scolaire accompli auprès des collégiens. Un privilège jusque-là réservé aux professeurs et surveillants.
Un peu plus de douze euros net de l’heure. Ce n’est pas le Pérou mais cela va grandement aider les étudiants touchés par la précarité. Depuis hier et jusqu’à la fin de l’année scolaire 20202021, ces derniers pourront être rémunérés pour l’aide aux devoirs – gratuite – qu’ils fournissent aux collégiens. Nathalie Elimas, secrétaire d’état auprès du ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de l’éducation prioritaire, a annoncé en exclusivité au Parisien, l’élargissement du dispositif « Devoirs faits », à 25 000 étudiants en France.
Pallier au décrochage scolaire des collégiens
Le dispositif « Devoirs faits » a été instauré par le ministre de l’éducation, Jean-michel Blanquer, en 2017. Jusque-là, la rémunération pour cet accompagnement scolaire était réservée aux professeurs et surveillants, sur la base du volontariat. La crise sanitaire a incité le gouvernement à l’ouvrir davantage. Pourquoi ? Tout d’abord, car le confinement a fait décrocher de nombreux collégiens. Ensuite, car les étudiants ont perdu leurs petits boulots. Leur précarité s’est accrue.
Une pierre, deux coups.
« C’est un cercle vertueux qui se met en place » ,apartagé Nathalie Elimas dans les colonnes du Parisien. Ce système d’aide s’est aussi développé dans une version 2.0. À distance. En visio. Covid oblige. «Ilfallait éviter le brassage des élèves », justifie la ministre, au téléphone.
Pourquoi seulement étudiants concernés ?
Mais alors pourquoi seulement 25 000 étudiants peuvent en bénéficier ? Car cet élargissement concerne les tuteurs déjà identifiés dans un dispositif gouvernemental ou ceux qui travaillent bénévolement dans une association d’aide aux devoirs. Autrement dit : moins de 1 % des étudiants pourront prétendre à ces 15,99 euros brut de l’heure.
« C’est une première mouture qui, si elle réussit, peut être élargie et pérennisée. » À noter que les salaires pratiqués par des sociétés privées comme Acadomia ou Legendre tournent plutôt autour de 16 ou 17 euros net de l’heure.
« 12 euros net, c’est une fois et demi supérieur au SMIC, a défendu la ministre, à raison de deux heures de cours par semaine, les étudiants peuvent percevoir 192 euros par mois. On considère que leur petit boulot les rémunère en moyenne à 270 euros par mois. Alors non, ça ne compense pas dans la totalité mais cela peut les aider. » Les étudiants concernés vont recevoir un mail d’information. Ils pourront ensuite se tourner vers leur académie pour postuler auprès du collège avec lequel ils collaborent déjà.