Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
La Frayère à Cannes : un jeu du chat et de la souris
La nuit de dimanche à lundi a été le théâtre de nouveaux incidents dans la cité cannoise où des containers ont été encore incendiés, dont l’un a visé le poste de la police municipale.
C’est une sorte de jeu du chat et de la souris. Jeu dangereux qui n’amuse personne, mais qui oppose forces de l’ordre et jeunes délinquants de la cité La Frayère à Cannes. Depuis jeudi, la tension est montée dans ces logements sociaux à l’ouest de la cité des Festivals, bien éloignés de la Croisette. Des immeubles sociaux où le trafic de stups est devenu monnaie courante, avec toutes les nuisances qui l’accompagnent. À chaque tentative de forces de l’ordre et autorité publiques pour reprendre la main sur ce quartier, répondent des exactions et provocations pour revendiquer la possession du territoire, en mode hors la loi.
Feux et contre-feu
Après les premiers incendies de jeudi soir, les caillassages de samedi et dimanche soir n’ont pas failli à cette triste règle. Dans l’après-midi, les policiers municipaux ont découvert et saisi plusieurs sachets de cannabis. Les pochons étaient dissimulés à proximité d’un parking souterrain de la Frayère, là même où les services de la Ville ont fait le ménage vendredi pour vider et obstruer ce lieu bien connu du squat et du deal.
La riposte ne s’est pas fait attendre, à la nuit tombée. En dépit d’une surveillance policière renforcée.
« Peu avant minuit, ils sont sortis d’un coup des immeubles, par petits groupes d’une dizaine, et comme jeudi, ils ont balancé les containers incendiés sur l’avenue des Buissons-ardents », relate Yves Daros, patron de la police municipale de Cannes. Le poste de PM du chemin des Genévriers, situé juste à côté d’une crèche multiaccueil, a lui aussi été léché par les flammes, sa façade noircie, et sa plaque en partie fondue faisant
Même revendication d’effectifs de la CGT, à la police municipale de Cannes :
« Le message adressé par une minorité d’habitants du quartier est clair, la police n’est pas la bienvenue dans ce secteur, constate Robert Bacchi, dans un courrier adressé au maire David Lisnard.
Les belles déclarations des responsables de tous bords… sont toujours les mêmes, mais ce sont les policiers qui doivent faire face à la violence et faire respecter la loi ainsi que les engagements des beaux parleurs, au péril de leur vie. »
Et le représentant syndical de rappeler qu’à l’inauguration du poste de police municipale de la Frayère, un fourgon avait déjà été incendié contre le bâtiment à titre d’avertissement.
« Les dealers, ça fait trente ans qu’on les dérange, à la Frayère ! »
Et réciproquement…