Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
L’ÉMOI AVANT L’EURO
Dans un mois s’ouvre une compétition chamboulée par la crise sanitaire, disséminé entre onze pays et qui doit désigner le successeur du Portugal.
L’euro débute dans un mois. Repoussée d’une année, perturbée par la crise sanitaire, disséminée entre onze pays, cette compétition est attendue avec fébrilité par toute l’europe du football. Qui succédera au Portugal, vainqueur en France en 2016 ?
Rêvé par Michel Platini lorsqu’il présidait L’UEFA, pour unir le continent autour du 60e anniversaire de l’euro, ce tournoi paneuropéen est d’emblée apparu comme un défi logistique qui devait promener équipes, médias et spectateurs de Londres à Bakou.
Mais la pandémie de Covid-19 l’a transformé en cauchemar sanitaire, entraînant d’abord le report d’un an de la compétition, avant d’entretenir un interminable flou sur son déroulement.
Munich ne garantit plus des spectateurs...
Il a fallu attendre le 23 avril pour connaître les onze villes-hôtes définitives : Bilbao et Dublin ont été évincées, Séville invitée à la fête, et Londres et Saint-pétersbourg ont récupéré plus de matchs. Compliquant un peu plus la préparation, L’UEFA avait exigé que les autorités locales s’engagent à accueillir des spectateurs pour chaque rencontre, malgré l’incertitude créée par la diffusion de variants plus contagieux...
Du reste, à peine confirmé le maintien de ses matchs, la ville de Munich a semé un doute : son maire a assuré qu’il n’y avait eu « aucune promesse de quelque sorte pour garantir des spectateurs », d’autant qu’une telle décision dépend du gouvernement. Habituellement aussi exubérant dans les rues que dans les stades, l’euro prendra cette année un visage plus austère. L’UEFA n’a fixé aucune règle de vaccination obligatoire des spectateurs et la sécurité du tournoi reposera principalement sur des ‘‘bulles’’ pour les équipes ainsi que sur une batterie de mesures pour le public : arrivées échelonnées au stade, jauges, désinfection et distanciation.
M € au vainqueur, M€ reversés aux clubs
Pour le football européen, financièrement étranglé par l’arrêt des compétitions au printemps 2020 puis la reprise dans des stades vides, l’euro est aussi un enjeu financier: dès 2018, L’UEFA prévoyait de distribuer 371 M€ aux 24 participants.
Une sélection battue à chaque rencontre touchera ainsi 9,25 M€, tandis que le champion empochera jusqu’à 34 M€.
En outre, les revenus de l’euro alimenteront les 775 M€ de « solidarité » versés aux 55 fédérations européennes sur le cycle 20202024, et les clubs se partageront 200 M € pour avoir mis leurs joueurs à disposition pour la compétition.