Il était une fois... Hellé Nice

C’est peu dire que son nom n’encombre pas les livres d’histoires du sport auto. Pourtant, elle a marqué son époque, ces années folles de l’entre-deux-guerres. La preuve : elle a fait la une des journaux !

Elle ? Mariette Hélène Delangle, dite Hellé Nice. Héroïne d’un autre temps dont la trajectoire singulière est retracée dans un roman illustré en édition limitée et numérotée disponible en précommande avant sa parution très prochainement.

« Cette femme éprise de vitesse et de liberté a passé près de la moitié desavieànice» , confie Lionel Lucas, éditeur et co-auteur de l’ouvrage avec Manon Bossennec, l’arrière petite-cousine d’hellé Nice. « J’y étais d’ailleurs récemment afin de récupérer une valise lui ayant appartenu. Un moment fort en émotion car celle-ci contient des lettres et croquis ainsi que plusieurs photos de Grands Prix et d’elle au Casino de Paris qui vont illustrer notre récit. Elle a injustement été rayée de la mémoire collective. Voilà pourquoi on a décidé de produire cette oeuvre littéraire et artistique haute couture. Pour la réhabiliter. » L’occasion d’enclencher la machine à remonter le temps, de faire une marche arrière de près d’un siècle, dans le sillage du destin romanesque et brillant de la danseuse nue du Tout-paris nocturne devenue l’un des meilleurs pilotes des années . D’abord artiste, acrobate, égérie, sur les scènes de cabarets, dans les soirées mondaines, cette fille qui n’a pas froid aux yeux née en  dans une campagne de l’ouest parisien négocie un drôle de tournant après la mauvaise chute de ski mettant un terme à sa carrière de diva du music-hall. En l’espace d’un mois, elle change de peau, réalise un rêve de gosse. La voilà qui cravache la cavalerie d’un bolide pétaradant. Comme les fous du volant du Paris-madrid  qu’elle avait vu débouler devant chez elle, sur la route de Chartres, le regard ébloui. Son premier coup d’éclat : le Grand Prix féminin de Monthléry, remporté à bord d’une Omega, en . Même piste fétiche, nouvelle prouesse remarquée quelques mois plus tard lorsqu’elle bat le record des  kilomètres, à  km/h de moyenne, avec une Bugatti  C.

Victoire au Monte-carlo, miracle à Sao Paulo

On la verra alors ferrailler, avec talent et sans complexe, contre les cadors du moment, Tazio Nuvolari, Rudolf Caracciola, Bernd Rosemeyer, Luigi Fagioli, Jeanpierre Wimille, Louis Chiron le Monégasque, René Dreyfus le Niçois...

Son champ d’action va bien audelà des circuits. Côté route, Hellé Nice s’adjuge ainsi l’édition  du Rallye Paris-saint Raphaël féminin. Elle décroche aussi la Coupe des dames au Monte-carlo, en janvier , en compagnie de Marina Marinovitch. Cette même année, au Grand Prix de Sao Paulo, son Alfa Romeo Monza percute une botte de paille à plus de  km/h, décolle en tonneau et s’écrase dans une tribune. L’accident fait six morts et des dizaines de blessés. Par miracle, elle en sort vivante. S’ensuivront maints autres virages et aventures, jusqu’au crépuscule d’une vie achevée incognito dans un minuscule logement du quartier Riquier. À Nice, l’ultime

G. L. demeure d’hellé Nice, symbole de l’émancipation féminine au XXE siècle oublié si vite, trop vite...