Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Voguer vers une voie dorée
L’aviron a rapporté deux médailles de Tokyo, dont une en or. Encourageant avant Paris-2024. Analyse du Cannois Sébastien Vieilledent, DTN de la fédération.
On a vécu des Jeux Olympiques positifs pour l’ensemble du collectif. » Sébastien Vieilledent, directeur technique national de la Fédération Française d’aviron, était présent à Tokyo pour voir ses rameurs glaner deux médailles. La première est faite d’or et appartient à Matthieu Androdias et Hugo Boucheron en deux de couple. Claire Bové accompagnée de Laura Tarantola sont allées chercher la deuxième en argent en deux de couple poids léger. « On a eu un très joli sacre qui vient conclure une olympiade assez intéressante pour nos champions du monde 2018. Ils ont su se mobiliser et s’adapter aux contraintes. Pour les filles, c’est une énorme satisfaction. C’est un résultat historique. Depuis 1996, aucun bateau féminin n’avait réussi à récupérer un podium », analyse Sébastien Vieilledent.
Le DTN de la FFA avait lui-même remporté l’or en 2004 à Athènes dans la même discipline que Matthieu Androdias et Hugo Boucheron. Le Cannois de naissance, en poste depuis le mois de juin, savoure les médailles de ses protégés : « J’ai vécu ces moments avec un regard professionnel lié à ma fonction puis en tant qu’ancien champion olympique de la catégorie avec toute la bienveillance possible. »
Et même si la Niçoise Elodie Ravera-scaramozzino, accompagnée d’hélène Lefebvre, n’a malheureusement pas réussi à se hisser en finale en deux de couple féminin (8e au final), le bilan tricolore est encourageant.
, à l’abordage
Dans trois ans, les rameurs du monde entier viendront tenter leur chance à Paris. Et les Français auront forcément à coeur de s’illustrer à domicile. « Avoir les JO dans son pays vous met dans des dispositions où vous voulez gagner. On veut faire mieux », affirme Sébastien Vieilledent.
A Tokyo, les athlètes français n’étaient pas dans toutes les catégories en aviron (seulement 5 sur 14). Ce sera peut-être le cas en 2024 à Paris. La préparation va commencer rapidement explique le médaillé d’or de 2004 : « On est dans un cycle olympique raccourci. La qualification est dans deux ans. Il faut trouver le juste milieu entre la relance d’une dynamique à la hauteur de l’évènement et un renouveau. L’objectif est de ne pas rester figé et ne pas tout réinventer. »
Pour le moment, nos sportifs vont mettre leurs bateaux de côté et reviendront plus fort. « On va les laisser récupérer et prendre des vacances. Il y a de fortes chances de retrouver nos leaders pour les prochains Jeux », conclut Sébastien Vieilledent.
Né à Cannes en 1976, Sébastien Vieilledent remporte une médaille d’or en 2004 aux Jeux Olympiques d’athènes pour sa troisième participation à l’évènement international. L’azuréen est victorieux en deux de couple avec Adrien Hardy. En binôme, les rameurs détiennent aussi un titre de vice-champion du monde et de champion du monde obtenus juste avant les JO. Sébastien Vieilledent prend sa retraite l’année d’après et devient entraîneur des équipes de France jusqu’en 2012. Depuis l’exploit de la paire Vieilledent-hardy, aucun duo tricolore n’avait remporté l’or en deux de couple aux JO. Mais Matthieu Androdias et Hugo Boucheron ont pris la relève à Tokyo.