Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Née dans le Missouri en pleine ségrégatio­n

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Joséphine Baker est née en 1906 à Saint-louis (Missouri), dans la pauvreté, dans une Amérique ségrégatio­nniste. Elle commence à travailler à l’âge de 13 ans, apprend à danser avec The Jones Family Bound. Puis ce fut New-york avant qu’elle ne quitte les États-unis, oppressée par le racisme ambiant qu’elle dénonçait.

« C'est une épée dans son coeur qu'elle n'a jamais pu enlever, témoigne Luis, l’un de ses fils. C’était une blessure. Être obligée de quitter son pays. Les noirs n'avaient pas d'accèsdansl­esrestaura­nts,lescinémas.mamèrea essayé de dénoncer tout ça. Elle a été clouée au pilori. » En France, la carrière de Joséphine Baker décolle. Elle tentera de retourner aux États-unis. Ce sera un échec. « On lui faisait comprendre qu'elle n'avait plus rien à faire làbas alors qu'elle était américaine d'origine. Plusieurs fois, ils lui ont refusé des visas de travail pour aller chanter, alors que sa famille était là-bas. »

Blessée, Joséphine Baker se fit naturalise­r française, oeuvrant avec un immense courage dans la résistance, en Europe et en Afrique du nord durant la Seconde Guerre mondiale en se servant parfois de sa carrière d’artiste. Elle adopta douze enfants, sa « tribu arc-en-ciel ». Elle les a d’abord accueillis au château des Milandes en Dordogne. En pleine débâcle financière, elle quittera le château puis sera accueillie à bras ouverts par la principaut­é de Monaco, lui permettant de relancer sa carrière et de s’occuper de sa famille. Décédée le 12 avril 1975, lors d’une tournée à Paris, elle est inhumée au cimetière de Monaco.

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