Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Shopping de luxe, gros bouquets et caviar

- M. T.

Comment les milliardai­res occupent-ils leurs journées sur la Côte ? Où séjournent­ils ? Où dînent-ils ? Comment dépensent-ils leur argent ? Quelles sont les adresses préférées ?

« À Cannes, les clientèles du Moyen-orient, d’arabie Saoudite, du Qatar, du Koweït, alignent de nouveau leurs Rolls sur la Croisette, constate le gérant d’une agence de voyages pour clients très haut de gamme. Ou alors ils séjournent au Grand Hôtel du Cap à Saint-jean, déjeunent à la Chèvre d’or à Eze, passent la journée la plage Bagatelle à Saint-tropez. Les étrangers qui ont un pied-à-terre à Monaco s’ennuient parfois et poussent jusqu’à Cannes. Chanel, Hermès, Vuitton. Sur la Croisette il y a la queue devant ces enseignes. »

« Le luxe va bien »

« Moyen-orient, Arabie Saoudite, Qatar, Koweït. Des nationalit­és qu’on n’avait pas eues l’an dernier », confirme Frédéric Venou-julian, gérant de la bijouterie Louis Julian, rue d’antibes, qui compte aussi parmi sa clientèle encore plus d’européens du nord : Scandinave­s, Suisses, Anglais, Allemands. « Dans le secteur du luxe et de l’extra luxe, on est préservé », constate le revendeur multimarqu­es parmi lesquelles Chopard, Hermès, Jeager Lecoultre dont le modèle « Master Ultra thin perpetual », avec bracelet en cuir de reptile, monte à 26 300 euros, ou encore Rolex « Pearlmaste­r », avec cadran pavé de diamants et lunette sertie des mêmes pierres précieuses. « Prix sur demande », précise le site Internet de l’enseigne. La crise a même dopé l’activité. « Les clients, ne pouvant faire de voyages très onéreux en raison des restrictio­ns de déplacemen­t, se sont reportés sur d’autres plaisirs. Cette année est en progressio­n, malgré les contrainte­s comme un peu d’attente avant d’entrer dans la boutique car on ne peut pas accueillir trop de clients à la fois », poursuit le gérant de cette institutio­n cannoise fondée en 1862, avant de résumer : « Le luxe va bien. »

Jusqu’à   € pour fleurir une maison

À Saint-jean-cap-ferrat, « presqu’île des milliardai­res » très prisée des Russes notamment, des Anglais et des Américains, Maxence, cogérante de la boutique Les fleurs du Cap, constate que la saison a enfin démarré, après un mois de juin et un début du mois de juillet plutôt calme.

« On fleurit pas mal de villas et de bateaux. Mais cette année je dirai que seulement 80 % de la clientèle est revenue. On nous passe commande pour fleurir les villas avant l’arrivée de leurs propriétai­res. Ça peut monter jusqu’à 4 000 euros. Ou on nous commande des bouquets à offrir en cadeaux lors d’anniversai­res ou de soirées. Ils aiment les gros bouquets lumineux, les hortensias roses ou bleus, les roses, les fleurs de saison. Ils nous font confiance, nous indiquent le budget et nous donnent souvent carte blanche. C’est rare qu’ils viennent en personne à la boutique. Ils envoient leur gouvernant ou leur chauffeur. »

« Heureuseme­nt qu’ils sont là »

« Heureuseme­nt qu’ils sont là », lâche, Sophie, gérante avec son mari de La Cave de Sophie, avenue Jean-mermoz, « depuis 20 ans ». « Si on ne les avait pas, la Côte d’azur serait morte », commente celle qui se refuse à dévoiler les petits plaisirs de cette si précieuse clientèle.

Cédric, de La Cave de Beaulieu, boulevard du Maréchalle­clerc à Beaulieu-sur-mer, s’apprête à partir livrer ses bouteilles sur un bateau. Parmi sa clientèle d’habitués revenue cet été, « des Anglais, pas mal de Suédois, de Russes, d’ukrainiens » qui séjournent dans les grands hôtels, dans des villas ou des bateaux qu’ils louent quand ils n’en sont pas propriétai­res eux-mêmes.

« Ils commandent pour la durée de leur séjour et reviennent s’il le faut. C’est variable mais ça peut aller jusqu’à 2 voire 3 000 euros. On vend beaucoup de champagne, de rosé de Provence, mais aussi du bordeaux, du bourgogne ». Dans son alléchante épicerie fine spécialisé­e dans les produits russes de luxe, Darine attend le chaland. Mais pas n’importe lequel. En quelques semaines son stock de caviar a été bien entamé. Lui restent quelques boîtes à 420 euros les 250 grammes. Autres produits très prisés de cette clientèle si spéciale : fromage russe, cognac arménien, vodka de marque Beluga ou Grey Goose.

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Darine tient une épicerie fine de produits de luxe à Beaulieu-sur-mer.
Maxence, cogérante des Fleurs du Cap, à Saintjean Cap-ferrat. Darine tient une épicerie fine de produits de luxe à Beaulieu-sur-mer.
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Cédric, à la Cave de Beaulieu, à Beaulieu-surmer.

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