Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

L’histoire du bois local présentée à Puget-rostang

- MORGANE TYMEN

Roudoule - Écomusée en terre gavotte présente L’appel de la Sylve, une exposition qui retrace l’histoire du bois local et comprend des anecdotes étonnantes sur les villages voisins.

On y découvre qu’une fois coupé dans les forêts de la haute vallée du Var, le bois était acheminé vers Nice . Les troncs abattus étaient traînés sur des chemins spécialeme­nt aménagés (les tires), par des boeufs et des mulets. « À défaut, ils sont lancés au moyen de glissoirs jusqu’au bord des torrents dans lesquels ils sont précipités », explique Philippe Thomassin, directeur de l’écomusée.

Du bois acheminé par flottage

Le bois a d’ailleurs beaucoup été évacué par la technique du flottage. Depuis le Moyen-âge, lorsque les pluies

d’automne et la fonte des neiges faisaient gonfler le Var, on y déposait le bois coupé. On le voyait alors flotter, s’acheminant naturellem­ent vers le littoral.

Philippe Thomassin raconte : «Au XVIIE siècle, Louis XIV facilite la tâche en ordonnant de désenclave­r ce “vilain torrent” dont les rochers entravent la circulatio­n des bois abattus pour sa marine. Dans les tronçons les plus larges, aux abords de Puget-théniers et de

Saint-martin-du-var, le flottage en radeau guidé par des hommes est préconisé au XIXE siècle pour ménager les berges ». Pour les convoyeurs, le permis de flottaison est obligatoir­e. Mais il est refusé à plusieurs reprises par les conseiller­s de Puget-théniers. « Le bois flottant à bûches perdues occasionne d’importante­s dégradatio­ns aux rives, accentuées par les crues du Var. Ils considèren­t que ce mode de transport est entièremen­t au détriment des pauvres propriétai­res de l’agricultur­e et du cadastre, de tous les pays riverains des fleuves, en faveur de la spéculatio­n de quelques personnes seulement », poursuit le directeur. Entre 1920 et 1960, le débardage du bois dans les forêts alpines a été assuré par des câbles forestiers. Ainsi, l’impact au sol était limité et on pouvait exploiter plus facilement les bois situés dans les massifs pentus. Le métier de cabliste était surtout maîtrisé par des Italiens.

Dans la plaine du Var, où arrivent les bois flottés, les scieries se sont multipliée­s au milieu du XVIIIE siècle.

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« L’appel de la Sylve », exposition jusqu’au 30 octobre. À Roudoule. Ecomusée en terre gavotte (placette de l’europe), à Puget-rostang. Entrée libre. 04.93.05.13.25.

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(Photo Coll. Roudoule) Charrettes transporta­nt du bois à Villars-sur-var, devant l’hôtel de ville.

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