Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Saint-martin-vésubie : Eric Grinda a ouvert sa galerie
De retour sur ses terres natales, ce passionné de voyages a décidé de retracer 60 ans d’histoire du Mercantour à travers une exposition en noir et blanc. Elle est à découvrir dans un nouveau lieu.
Dès les premières marches franchies, on est tout de suite attiré par la photographie posé sur le chevalet. Un grand cliché couleur sépia invite au voyage, non pas à l’autre bout du monde mais ici, en montagne, à une autre époque, un voyage dans le temps... Sur les murs, d’autres photographies en noir et blanc en témoignent. Derrière le comptoir en bois, Eric Grinda sourit, ravi de voir l’effet produit par son exposition.
Rencontre avec Pierre Rabhi
À 59 ans, ce grand gamin à l’allure un peu timide s’emballe pour raconter sa passion, ou plutôt ses passions plurielles. Celle de la montagne, puis des voyages, du graphisme, de l’audiovisuel, de la photographie, de ses rencontres aussi... Ça se bouscule pêle-mêle, on fait une pause : le retour au pays ? Une histoire de coeur le ramène tout naturellement à ses racines, à Saint-martin. Enfant du village où son grand-père était boulanger dans les années 1940, Eric a grandi à la montagne, mais il est attiré par la ville et ses possibilités. Il a commencé à travailler dans l’audiovisuel à Nice
AURON
puis aux États-unis au sein d’une agence de pub, puis à Hong Kong.
Pour son premier documentaire, il fait ses pas en Australie. Pour filmer les Aborigènes. « Ce peuple ne connaît pas la violence, juste le respect de la terre », s’émerveille-t-il. Avec une jubilation enfantine, il continue d’évoquer ses reportages : le père Serac, un jésuite oeuvrant en Inde, « un être dont l’amour était si exceptionnel qu’il faisait des miracles pour les plus démunis. Il était l’homme le plus extraordinaire que j’ai rencontré de ma vie ». Puis, la rencontre avec Pierre Rabhi, « un acteur de bon sens ».
Eric est de retour au village en 2016. Il achète un local en janvier pour y installer son atelier-galerie : La Bergère. Il y propose une belle exposition de photos anciennes grand format, dont les premiers clichés datent de 1920. Il explique : « François Bouvier était avoué à Nice, ami de ma famille. Mon père a récupéré ses photos et j’étais estomaqué. Environ 5 000 documents sur des années de clichés, plaques de verre, autochromes, diapositives...»
Au fond de la galerie, un drôle d’engin en bois trône sur le buffet, à côté d’un projecteur ancien : un taxiphote (lire ci-contre). Son dernier projet ? Graines d’alpage. Un documentaire tourné à Roure , lié à l’instruction en famille, chez des éleveurs et gardiens de refuge.