Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« En ans de carrière, beaucoup de choses ont changé »
Stéphane Lhomme, lieutenant de 2e classe et chef de section à la caserne Pastour de Cannes, est pompier professionnel depuis 32 ans, et sa passion est toujours intacte. « C’est le plus beau métier du monde », résume celui qui a vu le métier évoluer. « Mais on est toujours l’entité préférée des Français. On le voit au moment du calendrier. » Tout a commencé lorsqu’il avait 17 ans. « À une journée “Forum des métiers”, j’ai échangé avec un pompier qui m’a demandé si j’étais intéressé pour venir faire la saison d’été. J’ai mis les pieds à la caserne, je ne suis plus jamais retourné à l’école. »
« On sonnait les départs à la main »
« En 32 ans, beaucoup de choses ont changé, note-t-il. Quand j’ai commencé, on sonnait les départs à la main. Ça retentissait dans l’appartement quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, qu’on vive seul ou en famille. On n’avait pas encore les bips. Le standardiste écrivait l’adresse et la nature de l’intervention sur un papier qu’il nous donnait », se souvient-il, amusé.
« J’ai aussi connu la départementalisation du Sdis [Service départemental d’incendie et de secours, Ndlr]. Moi j’ai été embauché par la mairie de Cannes, à une époque où les pompiers étaient gérés par les communes. »
Des interventions de très grande ampleur
En trois décennies, la nature des interventions a aussi évolué. « On fait toujours plus ou moins 80 % de secours à la personne. Le feu représente une partie infime. En revanche, aujourd’hui, on est formé à des interventions de très grande ampleur, comme les attentats ou la tempête Alex. On a toujours connu les inondations, mais ça se limitait à un garage inondé. Aujourd’hui, ça revient souvent et de plus en plus fort. »
« Pour le risque attentat, on a maintenant des gilets pare-balles et un casque. J’espère ne jamais avoir à le mettre. Beaucoup de choses ont été faites pour la sécurité du personnel, avec des équipements comme des surpantalons, des tenues de feu. Des cellules de soutien ont aussi été mises en place. Avant, les pompiers gardaient tout pour eux. »