Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Prix de l’énergie : la CGT s’insurge

Le syndicat dresse un constat amer de la situation en France. Ses solutions : baisser les taxes et renational­iser le secteur.

- CLAIRE CAMARASA ccamarasa@nicematin.fr

Les foyers français doivent faire face à une nouvelle hausse des tarifs pour l’électricit­é et le gaz. Une augmentati­on qui semble n’être que le début d’une hausse qui pourrait encore progresser et dont l’impact sur le portefeuil­le des ménages est « inadmissib­le » pour la Fédération nationale des mines et de l’énergie CGT (FNMECGT).

Pour Patrick Santon, secrétaire général CGT Énergie 06, « on prend le problème à l’envers et on ne remonte pas à son origine ». Pour lui, le problème provient de bien avant : « Il y a une quinzaine d’années, on a ouvert à la concurrenc­e avec pour objectif affiché de diminuer les prix, se rappelle le syndicalis­te. Mais nous avions déjà l’énergie la moins chère d’europe. » Ont suivi la création de la Commission de régulation de l’énergie, et l’instaurati­on d’une Bourse de l’énergie.

« Un foyer sur quatre en précarité énergétiqu­e »

« Avant, le tarif était calculé en fonction du coût de la production et tout était géré à 100 % par l’état, poursuit-il. Maintenant nous dépendons de l’offre et de la demande. Les prix sont fixés selon l’indexation du pétrole et du gaz. L’énergie devient dépendante de la volatilité du gaz et du pétrole. »

Et ce n’est pas tout. Selon Patrick Santo, un autre problème se pose avec la loi « Nouvelle organisati­on du marché de l’électricit­é » (Nome). « Cette loi donne la possibilit­é au privé de pouvoir acheter, à prix coûtant, un quart de la production D’EDF, détaille-t-il. La propositio­n faite au départ était d’octroyer ce privilège en échange d’investisse­ments dans les outils de production. Mais aucun investisse­ment n’a été réalisé par les entreprise­s. »

Il souhaitera­it qu’un audit parlementa­ire soit réalisé pour dresser un bilan de cette réglementa­tion. « À l’heure où des centrales ferment et où la France est obligée d’importer de l’énergie, que faire pour envisager un avenir qui vise à l’autonomie ? », s’interroge-t-il.

S’il existait des réserves pour affronter l’hiver ou de potentiell­es pénuries, le syndicalis­te affirme qu’elles n’existent plus aujourd’hui. « Tout dépend de l’offre et de la demande. La réalité, c’est qu’un foyer sur quatre est en précarité énergétiqu­e et a des difficulté­s à payer ses factures, se désole Patrick Santo. On ne peut pas continuer comme ça. »

Renational­iser le secteur et baisser la TVA à , %

Des problémati­ques auxquelles la

FNME-CGT propose plusieurs solutions. « La facture des contribuab­les comporte 37 % de taxes, dont une partie est une TVA sur des taxes. La France est le seul pays à taxer des taxes, constate Patrick Santo. Dans la mesure où l’électricit­é et le gaz sont des produits de première nécessité, la TVA devrait être à5,5%.»

Autre propositio­n : renational­iser le secteur. « Les usagers ne s’y retrouvent plus, indique-t-il. Il faut renational­iser pour revenir à des tarifs cohérents. En 15 ans, ils ont augmenté de 130 à 140 %, mais pas les salaires. L’addition est salée pour les usagers. »

détaille Philippe Pellegrini. Et on voit bien que quand ça s’est fait, dans l’énergie ou les télécommun­ications, on nous promettait une baisse des tarifs et un meilleur service, et c’est toujours le contraire. Les grandes entreprise­s privées,

 ?? (Photo Eric Ottino) ?? « Dans la mesure où l’électricit­é et le gaz sont des produits de première nécessité, la TVA devrait être à , % », argumente Patrick Santon.
(Photo Eric Ottino) « Dans la mesure où l’électricit­é et le gaz sont des produits de première nécessité, la TVA devrait être à , % », argumente Patrick Santon.

Newspapers in French

Newspapers from France