Le RCT à moitié rassuré

Pour ne pas avoir su achever son adversaire en fin de première période, Toulon s’est mis en danger jusqu’au bout. Un succès qui ne dissout pas le malaise traduit par les sifflets en fin de match.

TOULON BRIVE : -

À Toulon (stade Mayol), Toulon bat Brive : 13-9 (10-0).

Arbitre : Jonathan Dufort Spectateurs : 12564 Pour Toulon : un essai Belleau (25) ; une transformation Belleau (26) ; deux pénalités Belleau (13, 56). Pour Brive : trois pénalités Laranjeira (58), Hervé (62, 65).

Carton jaune

(36) à Brive : Galletier

TOULON : Luc ; Cordin, Septar, Dachary (Carbonel 70), Villière ; (o) Belleau, (m) Blanc (Danglot 58) ; Timani (Du Preez 11), Lakafia (Ory 58), Nakarawa ; Roux (Warion 41), Rebbadj (cap.) ; Brookes (Gigashvili 51), Etrillard, Fresia (Gros 51). BRIVE : Laranjeira (Jurand 58) ; Bituniyata, Galletier (Galala 58), Olding, Muller ; (o) Hervé, (m) Abadie (Sanga 74) ; Hirèche (cap.), Giorgadze (Marais 52), Voisin ; Lebas (Zafra 58), Paulos ; Japaridze (Ceccarelli 41-74), Narisia (Karkadze 52), Chauvac (Brennan 52-70).

Deux insipides défaites de rang, la montée au créneau du président pour rappeler aux joueurs leurs devoirs et la venue de Brive, 3e du Top 14, avec son meilleur quinze. Du côté du RCT, on avait connu semaine plus tranquille… Attendus au tournant par leurs supporters, les Toulonnais avaient fort à perdre et ils devaient, avant tout, mettre quatre points au chaud sous peine de connaître l’hiver avant l’heure. Ce fut chose faite au terme d’un match non maîtrisé de bout en bout et qui leur a valu une bonne dose de stress jusqu’à son terme. Menant de quatre points seulement depuis la 65e minute, les Rouge et Noir ont réussi à sécuriser le résultat. Dans la souffrance. La bronca qui est montée des tribunes au coup de sifflet final est là pour témoigner du malaise non dissipé. Le RCT a gagné mais n’a pas résolu grand-chose à ses problèmes du moment.

Après un long round d’observation, de gagne terrain et de raids par trop individuels pendant les vingt premières minutes, les Toulonnais ont pourtant signé un ✔ Gabin Villière, ailier de Toulon, au micro de Canal + :

« Il était temps que ça se termine, oui. Je ne sais pas trop pourquoi mais c’est compliqué et ça fait chier. Il y a eu beaucoup d’enthousiasme en première mi-temps. On sent que l’on arrive à se débrider, à se libérer un peu, à tenter des choses. Et en seconde période, on retombe dans nos travers avec de l’imprécision et de nombreuses fautes de mains. Après, Brive était venue avec une grosse équipe et on obtient les quatre points. Le principal est fait mais il va falloir corriger nos imperfections. »

✔ Anthony Belleau, demi d’ouverture du RCT, au micro de Canal + :

« Oui, on sent cette pression dans la ville. J’ai entendu dès le coup de sifflet final que le public n’était pas forcément content. Les supporters sont exigeants et je suis un petit peu triste. Je sens que l’on n’est pas tous unis encore dans le club. Il y a beaucoup de frustration chez nous les joueurs mais aussi du côté du public. Toulon ne mérite pas d’avoir cette division entre toutes les parties prenantes du RCT. Il faut que l’on mette nos ego de côté et que l’on essaye de se resserrer autour de ce club. » essai majuscule. Digne d’une équipe en grande confiance. On n’est pas à un paradoxe près.

Occasions manquées

Alors que le RCT s’était jusque-là nourri de peu de munitions, il a généré une action de très grande envergure. Chrono en main, l’action aura duré une minute tout pile et pas moins de 21 joueurs ont touché le ballon. Étrillard s’est signalé par deux relais appuyés quand Nakarawa a fait parler sa classe. Preneur de balle en touche au départ, il perçait au ras d’un ruck quelque temps de jeu plus tard créant un décalage décisif. Et c’est encore lui qui allongeait la passe pour Belleau auteur d’un exploit personnel pour inscrire le premier essai des siens. Dans la foulée de l’essai de Belleau, le RCT aurait pu gaillardement enfoncer les Brivistes. Sur une avancée de Villière, Luc perçait, tapait à suivre pour luimême mais ne pouvait battre Bitunyata à la course alors que Cordin était venu au soutien (33e).

Trois minutes plus tard, Dachary délivrait une judicieuse passe au pied pour Villière qui provoquait la faute grossière de Galletier au sol, mis au frigo dix minutes. Mais en supériorité numérique, le RCT n’a pas mis les grains à l’abri. S’exposant ainsi à une averse de grêle qui, fatalement, arriva. À la 56e minute, après que Belleau a porté le score à 13-0 sur pénalité, le RCT connaissait

Hier

Biarritz - Lyon .................................... Bordeaux-b. - Montpellier .................. La Rochelle - Castres ......................... Racing 92 - Perpignan ....................... Toulouse - Pau ...................................

Toulon - Brive ..................................

Aujourd'hui

Stade Français - Clermont ................

Classement

TOP 

journée

Pts

1. Toulouse . . . . . . 26

2. Bordeaux-b . . . . 19 3.Lyon ......... 17

4. Racing 92 . . . . . 16 5.Brive ......... 15 6.Castres ....... 14 7.Pau .......... 13

8. Montpellier . . . . 13

9. Toulon ...... 12

10. La Rochelle . . . . 11

11. Clermont . . . . . 9

12. Perpignan . . . . . 9

13. Biarritz . . . . . . . 8

14. Stade Français . 4

J

6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 5 6 6 5

G6 4 3 4 3 3 3 2 2 2 2 2 2 1

N0 1 0 0 0 1 0 1 1 0 0 0 0 0

P0 1 3 2 3 2 3 3 3 4 3 4 4 4 5-40 27 - 23 29 - 10 17 - 14 38 - 10 13-9

21h05

D83 43 75 17

0 -24 -29 25 -8 33 -15 -67 -75 -58

B2 1 5 0 3 0 1 3 2 3 1 1 0 0

Journée suivante (J7).- Samedi 16 octobre : Brive - La Rochelle (15h), Castres - Biarritz (15h), Pau - Bordeaux-b. (15h), Perpignan Stade Français (15h), Montpellier - Clermont (17h), Toulon - Racing 92 (21h05). Dimanche 17 octobre : Lyon - Toulouse (21h05).

un trou d’air. Sur le renvoi, Nakarawa se mettait à la faute au sol. Laranjeira ajustait la mire. Sur une mêlée sanctionnée, puis sur un soutien illicite de Gros, Hervé enquillait deux nouvelles pénalités. Neuf points inscrits en autant de minutes. Ou l’art de faire fondre au soleil son maigre butin laborieusement acquis. Alors que les Varois auraient pu se mettre à l’abri plus tôt et légitimement ambitionner un bonus offensif, ils se retrouvaient enquiquinés par les opportunistes cueilleurs de Corrèze, tout heureux d’avoir mis cèpes et châtaignes dans leur besace.

Le stress jusqu’au bout

Visiblement pris par l’enjeu et le stress, les hommes de Patrice Collazo se montraient incapables de reprendre les rênes de la rencontre. Des scories à la passe ou au pied tuaient dans l’oeuf les rares occasions toulonnaises. Dans une fin de match hachée, on retiendra ce ballon arraché par Ory et cette dernière mêlée victorieuse pour consolider le résultat. Mais que ce fut crispant et laborieux...

(Photo Frank Muller) Toulon a été porté par Anthony Belleau, auteur de tous les points de son équipe.