Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« BB » dit adieu à son très cher… « Brigitte-bardot »
Après dix ans d’ardentes actions en mer, le trimaran quitte la flotte Sea Shepherd contre l’avis de son médiatique fondateur, Paul Watson. Le navire d’intervention était devenu trop coûteux.
Sa silhouette fuselée était redoutée à travers les océans. Le Brigitte-bardot n’est plus le fleuron de la flotte Sea Shepherd, L’ONG qui s’évertue depuis 1977 à lutter contre la destruction de la vie et de l’habitat marin. Lors de son rachat en 2010 pour 900 000 euros, il avait été financé pour quasi-moitié (370 000 euros) par la Fondation Brigitte Bardot. La décision de s’en séparer aurait été prise par le conseil d’administration de Sea Shepherd USA, contre l’avis du fondateur canadien de l’organisation, Paul Watson.
Si du côté de Brigitte Bardot, on ne commente pas le bien-fondé ou pas de ce choix, les explications sont là.
Rapide, craint, mais très onéreux
« Ce genre de bateau très spécial, transformé en bateau d’intervention, est plus fragile qu’un chalutier. Certes, il est rapide, mais le revers de la médaille c’est qu’il vieillit plus vite et demande un entretien plus poussé. Le maintenir dans la flotte Sea Sheperd était devenu trop coûteux… », indique Christophe Marie, bras droit de Brigitte Bardot à la Fondation.
Cette dernière ne participait pas aux coûts de fonctionnement – plusieurs millions par an ! – mais apportait encore une aide ponctuelle, comme lors du dernier changement de moteurs dont la note avait atteint 80 000 euros. Pour autant, il n’est pas prévu de « retour » sur le produit de la vente réalisée cette saison. « Nous considérons que le bateau a très bien servi nos actions et que l’investissement est donc rentabilisé », assure Christophe Marie.
On se souvient d’une Brigitte Bardot émue qui, un début de soirée de septembre 2014, avait quitté La Madrague et bravé sa hantise de la foule pour saluer l'équipage et faire face tout sourire à sa blonde effigie peinte à la proue du bateau ancré le long du quai tropézien.
« Je suis très fière de vous et de ce bateau. Moi aussi, je suis une guerrière ! Je vous aime ! », avait-elle déclaré tout en ayant une pensée pour le « capitaine de [son] coeur!» , M. Watson, alors « fugitif international », reçu deux mois plus tôt chez elle en secret. Le célèbre trimaran a été acquis par Océanic Assistance, société de sauvetage de navires au large. Basée à Lorient, elle a rebaptisé le navire Merida après l’avoir « relooké ». L’histoire ne dit pas si le « package » englobait les photos dédicacées de la marraine BB qui ornaient les carrés du navire.