Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Julie, Nice : « Le confinement m’a donné une pulsion de vie »
Il y a, dans le nouveau petit commerce au 5 rue Defly à Nice, une odeur de bois neuf. « Ah, ça, c’est les étagères qu’on a fabriquées nousmême ! », précise Julie Avenel. En fait, ça sent carrément le nouveau départ. À 40 ans, Julie vient d’ouvrir sa cave à vin le 1er octobre dans cet ancien cabinet d’avocats. «Ça s’est bien passé, on a eu pas mal de monde pour le premier jour, se réjouit-elle. Mais on a hâte de pouvoir inscrire le nom Les Vins de Simon sur la devanture pour être plus visibles. »
Un saut dans l’inconnu que la nouvelle patronne sentait venir, mais pas si tôt. Après 10 ans dans l’assistance sociale, dont trois ans spécialisés dans la pédopsychiatrie à l’hôpital Lenval, Julie se doutait qu’elle ne finirait pas sa carrière dans ce milieu « très difficile ». La Covid-19 n’a fait qu’accentuer ce sentiment, précipitant la fin. Elle raconte : « Pendant le confinement, les violences intrafamiliales se sont aggravées et le travail est devenu trop lourd. J’ai réalisé que je n’avais plus envie de ça. C’était comme une pulsion de vie. »
« Les possibilités sont immenses »
En octobre 2020, elle décide de ne pas renouveler son CDD, et entame un bilan de er
compétences, financé par son employeur.
Au fil de ce temps de réflexion, Julie renoue avec une partie de sa personnalité qu’elle avait mise de côté : « Je suis quelqu’un d’hédoniste, j’aime les plaisirs de la vie ,affirme-t-elle dans un sourire. Quand on sort du moule et qu’on prend du recul sur sa routine, on se rend compte que les possibilités sont immenses ! » Alors, pourquoi ne pas ouvrir une cave à vin, pour mêler le relationnel à l’agréable ? « Aujourd’hui, grâce à la formation en oenologie que j’ai suivie, je conseille les gens pour une soirée amoureuse, pour des moments de rires entre amis, ou même un plaisir seul », résume Julie, pleine d’enthousiasme.
Des vins de terroirs français, des champagnes, pour tous les budgets… Sa touche personnelle ? Toucher un public féminin. « Les femmes ont davantage peur de parler de vin à cause de la représentation qu’on en fait, mais le vin a quelque chose de très féminin : ça touche aux sens, il y a un côté délicat, une certaine sensibilité… »
Dans quelques mois, lorsqu’elle se sentira bien installée, l’entrepreneuse espère pouvoir organiser des soirées dégustation en petit comité. En attendant, elle continue à nourrir son savoir sur l’univers du vin à travers les livres, et ne regrette rien : « On n’a qu’une vie ! Si notre métier nous rend malheureux, n’ayons pas peur de changer. On ne risque que de s’enrichir. »