« C’est pas facile » joué aux boules à : ils ont l’aveugle

Ils étaient une cinquantaine, hier, sur la place Saint-pierre à Cagnes-sur-mer à participer à ce concours de pétanque. Les voyants ont enfilé des masques de nuit et ont joué dans le noir.

Chantal Capasso a son prénom gravé sur ses deux boules de pétanque. Elle tire et pointe. Rares sont les fois où elle n’approche pas de près le cochonnet. Pourtant, Chantal ne le voit pas. Elle est malvoyante depuis six ans. Cette Marseillaise n’aperçoit «plus que des ombres ». Ce handicap ne l’a pas empêché de se hisser en demi-finale du concours de pétanque à l’aveugle. L’évènement s’est tenu hier, place Saint-pierre au Cros-de-cagnes. Et a réuni une cinquante de participants au fil de la journée.

« Le plus dur, c’est de viser »

Des malvoyants, donc, mais aussi des personnes en situation de handicap et des valides. Ces derniers se sont mis à la place de ceux qui ne voient pas, ou mal. Masque de nuit sur les yeux ou chirurgical pour certains. « Le plus dur, c’est de viser » ,aréalisé France Sisti, une Cagnoise. « C’est pas facile », a appuyé son amie, Paola da Rocha.

Si elles jouent aux boules très régulièrement, elles ont découvert la sensation de le faire à l’aveugle. « Attention, poussezvous,

FEANS je vais tirer », a lancé France aux quelques personnes trop proches du jeu. On ne sait jamais… François Contal, le trésorier du Lions club Cagnes doyen Vence Saint-paul qui organisait le rendezvous s’est réjoui : « Il n’y a pas eu d’accident

(1) ! »

Anthony et Vincent, deux jeunes Niçois, ont aussi participé. Un peu pour le jeu mais beaucoup pour l’expérience humaine. Ensemble, ils ont affronté Raymond et Freddo. Deux malvoyants venus de Marseille pour concourir face aux boulistes azuréens. Anthony ou Vincent les ont guidés. En se positionnant au-dessus du cochonnet et en tapant avec deux boules ou avec leurs mains. « Ça nous aide beaucoup à savoir s’il faut tirer fort et dans quelle direction, a confié Raymond. C’est sympa que ceux qui voient essaient de s’adapter à notre handicap le temps d’une partie. » (1) Le concours été organisé par le Lions club Cagnes doyen Vence Saint-paul et avec L’USC pétanque de Cagnes. Au terme de cette journée, deux chèques de 1 000 euros chacun ont été donnés aux associations Les chiens guides d’aveugle et Handisport 06.

Nous parlons

(angle rue Lépante)

(Photo Éric Ottino)

Pour aider les malvoyants et les voyants qui jouaient à l’aveugle, une personne se positionnait au-dessus du cochonnet et tapait dans ses mains ou faisait s’entrechoquer deux boules. Objectif : indiquer grâce au bruit où et à quelle distance lancer les boules.