Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Bairols tourne la page Buerch… avec le fils Buerch
Après le décès de leur maire emblématique, les habitants de ce village de la Tinée devaient choisir hier qui lui succèdera numériquement au conseil municipal. Ils ont opté pour son fils.
Des élections pour faire le deuil. Hier, les habitants de Bairols étaient appelés à voter, pour remplacer Charles-angelin Buerch, maire depuis 1983 et décédé dans la nuit du 6 au 7 août. Un « choc », pour les habitants qui ont perdu le doyen des maires des Alpes-maritimes, mais aussi un homme qui s’est battu pour faire exister ce petit village (une centaine d’habitants, dont une cinquantaine à l’année) de la Tinée, connu pour être niché sur un éperon. «Mon père a vécu pour ce village, témoigne son fils, Arnaud. Il a tout fait, il s’est battu pendant quarante ans. Et il a eu ce qu’il voulait : mourir en étant maire. »
Mercanti devrait être élu maire
Mais désormais, il faut tourner la page. Quatre candidats, 91 votants. Cette fois, il s’agit de remplacer numériquement Charles-angelin Buerch au conseil municipal, dont les élus se sont mis d’accord pour reconduire à la tête de la municipalité le premier adjoint devenu maire par intérim, Claude Mercanti. Les élus ont demandé à Arnaud Buerch de se présenter, pour terminer le mandat dans la continuité. On sent que le village a voulu éviter l’indécence d’une campagne traditionnelle.
« C’était plus qu’un maire, pour nous, raconte Chloé Léoni, 36 ans, venue de La Grave-de-peille pour voter dans son village d’enfance. Je l’ai toujours connu. C’est aussi un devoir de mémoire, pour lui, de participer à la vie du village, de continuer à donner son avis. »
Arnaud Buerch, a passé une partie de la matinée aux abords de la mairie. Ses soeurs sont venues le soutenir. « On est autour d’arnaud, pour le soutenir et honorer la mémoire de notre papa, confirme Martine. Il va essayer de perpétuer ce que papa a entrepris. Pour lui, c’était évident de suivre la lignée, qu’il y ait encore quelqu’un de la famille Buerch au conseil municipal. »
Malgré le contexte, il y a eu trois autres candidatures : Alain Altruy, Laura Giavina et Marlène Montoya. Des choses qui font vite grincer, dans un village. « Franchement, je ne pensais pas qu’il y allait avoir autant de personnes face au fils de Charles, souffle Jacques Demaurizi, deuxième adjoint. Mais les gens sont libres de voter qui ils veulent. »
« Espérons qu’il n’y ait pas de second tour, a souhaité Arnaud, 40 ans, quelques heures avant les résultats. Ça sera plus simple pour tout le monde. Ça voudrait dire qu’il y a deux clans. Par contre, aux prochaines élections, il y aura un vrai renouveau et plus de candidats. » Son souhait a été exaucé : il a été élu au premier tour, avec 41 voix, sur les 69 exprimées. Le conseil municipal doit désormais se réunir pour établir les rôles de chacun.