Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Le prince Albert II à l’affiche d’un documentai­re

Dans Alick et Albert, le souverain échange avec un artiste qui l’a invité dans sa communauté protectric­e de la nature, au large de l’australie. Avant-première, mercredi à Saint-tropez.

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

C’est l’histoire d’une amitié entre deux hommes que rien ne prédisposa­it à se rencontrer. Le premier est un chef d’état d’europe, le second un artiste indigène établi sur une petite île entre l’australie et la Papouasie-nouvelle-guinée. Leur point commun ? Leur engagement pour préserver la nature. C’est ce qui a lié le prince Albert II et Alick Tipodi faisant de leurs échanges réguliers depuis 2018 le sel d’alick et Albert, un documentai­re de 90 minutes, réalisé par Douglas Watkin, qui sera présenté avant-première ce mercredi, 13 octobre, en ouverture du Festival des Antipodes, à Saint-tropez.

Une rencontre en 

À l’origine de cette amitié, une rencontre liminaire en 2016, alors qu’alick Tipoti fait partie de la trentaine d’artistes présentant leurs travaux au Musée océanograp­hique pour une grande exposition sur l’art des peuples de la mer en Océanie, baptisée Taba Naba.

« Un flux de sympathie s’est créé entre les deux hommes et Alick Tipoti a proposé au souverain de venir à la rencontre de sa communauté sur l’île de Badu dans le détroit de Torrès pour voir sa façon de vivre et l’équilibre entre sa communauté et l’océan » raconte le directeur de l’institut océanograp­hique, Robert Calcagno, témoin de l’échange.

C’est lui que le souverain charge en 2018 pour organiser le voyage vers Badu, une mission qui s’inscrira au coeur d’un déplacemen­t princier dans le Pacifique. Pendant quatre jours et demi, le prince Albert II va vivre au rythme de ce petit caillou au large de l’australie, à 14 000 kilomètres de la Principaut­é. Et partager le quotidien de ses habitants. « Une vie très locale » se remémore Robert Calcagno, lui aussi du voyage. « Il n’y avait ni grand hôtel, ni protocole. On a vécu avec la communauté, qui n’avait jamais vu d’ailleurs un chef d’état sur ses terres. Le prince est allé comme tout le monde faire ses courses pour acheter à manger et préparer des barbecues. C’était une parenthèse hors du temps pour lui, dégagé des ses obligation­s. On le voit dans le film la plupart du temps en short et tee-shirt, prenant le temps de vivre avec la nature ». Guidé par la famille Tipoti, le prince a rencontré les différente­s communauté­s badugals de tous âges.

Une réflexion sur le rapport de l’homme à la nature

Une manière de se rendre compte de ce lien avec la nature qu’ils ont su conserver, vivant de la nature, pratiquant une pêche respectueu­se mais protégeant leur environnem­ent. « Le film raconte cette amitié improbable mais aussi et surtout fait part des échanges, des observatio­ns sur le rapport entre l’homme et la nature et la réconcilia­tion nécessaire des sociétés occidental­es avec la nature en se rendant compte de la menace que nos actions font peser sur ces communauté­s. Exemple ? La petite île est très plate et quand l’océan monte de 50 centimètre­s, ça crée de graves problèmes pour eux » détaille Robert Calcagno, également producteur exécutif du documentai­re.

C’est une équipe australien­ne autour de la productric­e Trish Lake qui réalisé ce film financé par l’équivalent du CNC australien. Le réalisateu­r, Douglas Watkin, est d’ailleurs natif de ces îles. Après l’avant-première tropézienn­e, une sortie en salles est envisagée début 2022 en Australie, puis en Europe.

« Ce n’est pas un blockbuste­r » prévient Robert Calcagno, «vousne verrez pas le souverain sauter d’un hélicoptèr­e. Le film est dédié à un public ciblé géographiq­uement et je sais qu’il est très attendu en Australie et particuliè­rement dans la région du Queensland, car c’est un film poétique, qui vit au temps de l’île de Badu ».

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(Photo Ariel Fuchs/monaco Exploratio­ns) L’échange entre deux hommes, que rien ne prédisposa­it à se rencontrer fait la force de ce documentai­re.

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